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USA. Primaires : Too late classmates

C’est ce qu’a dû se dire Donald Trump après sa victoire décisive, de mardi dernier, dans l’État de l’Indiana, en pensant à ses petits copains du parti républicain.

Après le sénateur du Texas, Ted Cruz, mardi dernier, hier mercredi, ce fut au tour de John Kasich gouverneur de l’Ohio de jeter l’éponge. L’establishment du parti républicain caressait le rêve secret de voir ces deux prétendants à la magistrature suprême des Etats-Unis s’unir pour barrer la route au magnat de l’immobilier new-yorkais. Il est vrai que Donald Trump, n’est pas un politique sorti du cru, mais qui, tout de même, est très imprégné de la culture des grands politiques pays tant il les avait servis. Et c’est valable aussi bien pour les républicains que pour les démocrates.

Il a arrosé tout le monde

Le 31 janvier 2016, sur Fox News, Donald Trump déclarait : « J’ai donné à la fondation Clinton. Ce que je ne savais pas, c’est qu’ils (NDLR. les dons) seraient utilisés pour des avions privés et des choses comme ça. La fondation Clinton aidait Haïti et faisait beaucoup d’autres choses et je pensais que ça allait servir à faire du bon travail et donc, ça (NDLR. l’appartenance politique) ne faisait aucune différence pour moi ».

Et le milliardaire new-yorkais de mouiller tout le monde. « Encore une fois, je suis un homme d’affaires et il était de mes obligations de m’entendre avec tout le monde, y compris les Clinton, y compris les démocrates, les libéraux, les républicains et les conservateurs. En tant qu’homme d’affaires, j’avais pour obligation de le faire», soutient-il.

Électron libre…

Des dérapages, Donald Trump en a commis. Il a plaidé pour le châtiment des femmes qui pratiquent l’avortement et pour empêcher les musulmans arrivent aux Etats-Unis d’entrer au pays même s’ils ont la nationalité américaine. En décembre 2015, au Rassemblement des juifs républicains, à New York, il déclarait : « Vous n’allez pas me supporter, parce que je ne veux pas de votre argent ». Il a également promis de s’attaquer aux quelques maigres acquis sociaux des Américains les plus modestes.

Mais ce n’est ni, à cause de la misogynie de Donald Trump, ni en raison son aversion pour toute forme de protection sociale et encore moins pour son attitude ouvertement discriminatoire envers les musulmans que l’establishment à voulu lui barrer la route. À défaut de s’en délecter, ce sont les cadets de leurs soucis. Ce dont ils ont réellement peur, c’est que Donald Trump reste un électron libre sur lequel ils ne peuvent, pratiquement, exercer aucun contrôle.

… Mais qui sait faire de la politique

C’est d’autant plus affligeant pour les establishments des deux plus grands partis du pays que l’électorat semble plébisciter des candidats à la marge des formations politiques –Bernie Sanders en est un- pour chahuter les directions politiques nationales. Engoncées dans leurs certitudes ces dernières n’arrivent pas à voir clairement quelle sera la suite de cette fronde déjà quasi-frontale. L’angoisse est palpable.

Donald Trump électron libre certes, mais qui a tout de même une stratégie dont il a, à peine, dévoilé quelques traits. En tout cas, la politique, il sait en faire. Dans une déclaration faite, hier, mercredi à CNN, il n’a pas exclu de désigner John Kasich comme colistier pour la convention nationale des républicains et donc comme vice-président potentiel dans le cas de son élection comme président des États-Unis. Or beaucoup plus tempéré, John Kasich est le gouverneur de l’Ohio et c’est à Cleveland dans ce même État que va se dérouler, du 18 au 21 juillet 2016, la convention nationale du parti républicain qui en toute logique devra accorder l’investiture au milliardaire new-yorkais.

Apprivoiser le parti républicain

Mais la plus grosse prise de Donald Trump reste de loin John Boehner, ancien patron de la chambre des représentants qui, à la base est, également, un élu de l’Ohio. On se rappellera de la puissante charge du 27 avril dernier de John Boehner contre Ted Cruz qui cherchait par tous les moyens à barrer la route à Donald Trump. Désormais, celui-ci s’est donc virtuellement garanti le déploiement d’un tapi rouge à Cleveland.

Cela dit, Donald Trump va-t-il se contenter d’une investiture sans couacs ou alors va-t-il se servir de la convention, également, pour jeter les bases de son propre contrôle sur le parti. Il est clair que dans le cas où il était élu, le new-yorkais ne pourrait pas gouverner en étant contesté, à la fois par le parti d’opposition et par sa propre famille politique. Les ambitions de contrôle se retrouveraient ainsi inversées.

Dahmane Soudani

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