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Climat. COP 21 vers un compromis au forceps

La conférence de Paris sur le climat joue les prolongations, mais les organisateurs ne se font plus d’illusion. Les objectifs de départ seront revus à la baisse.

Il y a un mois, dans la perspective de la COP 21 qui se tient encore à Paris, l’Arabie saoudite deuxième producteur mondial de brut après les Etats-Unis et 15e économie mondiale, avait promis de réduire de 130 millions de

Changement-climatique-DS

Le réchauffement ne connaîtra pas de répit (photo Dahmane Soudani)

tonnes sa production de gaz à effet de serre, d’ici 2030. Pourtant, au fur et mesure que les travaux de la conférence avancent en direction de mesures supposée être contraignantes et applicables à partir de 2020, faut-il le rappeler, Ryad freine des quatre fers.

« Le rôle néfaste » de l’Arabie saoudite

Sur le plan du financement, Le Royaume wahhabite qui tire d’énormes revenus des ressources fossiles polluantes, refuse d’apporter son aide aux mesures en faveur de la réduction des gaz à effets de serre qui seraient mises en place dans les pays les plus démunis. Bien au contraire, Ryad dont 90% des recettes proviennent du brut, exige de bénéficier d’aides sonnantes et trébuchantes pour la diversification de son économie. Mais elle ne concède que des mesures, pour le moins progressives de transition du pétrole vers le gaz naturel. Pas question donc de soutenir la limitation du réchauffement à 2° et même à 1,5° à l’horizon 2080.

Pour Célia Gautier de l’ONG Climate Action Network, il n’y a aucun doute les Saoudien « veulent ralentir le processus en empêchant l’accord de Paris de faire accélérer les choses ». L’Arabie Saoudite ne veut surtout pas entendre parler de contrôles périodiques et entraine dans son sillage les autres pays arabes. «Nous pensons que l’Arabie saoudite joue un rôle néfaste auprès des autres pays arabes. Il est tout de même regrettable que ce groupe de pays soit le dernier opposant à l’objectif des 1,5°», s’insurge Wael Hmaidan, directeur de l’ONG Climate Action Network en ajoutant : « Le monde évolue et cela les inquiète. Ils cherchent à bloquer tout ce qui peut encourager la transition énergétique qui est déjà en cours ».

Même le Maroc qui, pourtant, à l’échelle du monde arabe, représente la force de l’exemple en matière d’exploitation des énergies propres et pays hôte du prochain sommet sur le climat, cède aux pressions de Ryad. Il faut dire que le projet marocain du parc solaire le plus vaste du monde à Ouarzazate –d’un montant de deux milliards de dollars et devant couvrir 40% des besoins du pays dès 2020- est financièrement soutenu par l’Arabie saoudite

 

Tiédeur des plus grandes économies du monde

 

De son côté, le Venezuela dont l’économie repose à 50% sur l’exploitation du brut, va jusqu’à rejeter le terme de « décarbinisation ».

En coulisse, l’Inde et la Chine ne veulent pas également que leur développement soit ralenti pour des mesures au profit du climat

Deux autres points d’achoppement et non des moindres, mettent en scène les Etats-Unis, le poids lourd de l’économie mondiale. Washington refuse de voir figurer, dans l’accord, le montant de 100 milliards de dollars de compensation à mobiliser chaque année par les pays développés au profit des pays sous-développés. Les Etats-Unis rejettent également l’idée d’un « accord juridiquement contraignant ». Même si le président Barack Obama est très enthousiaste à l’idée d’aller le plus loin possible dans la mise en place de mesures permettant de ralentir le changement climatique, son secrétaire d’État, John Kerry, refuse de revenir à Washington avec un texte qui risque d’être rejeté par le Congrès contrôlé par l’opposition.

Côté financement, on s’achemine donc de plus en plus vers un compromis caractérisé un tour de table périodique en lieu et place d’un montant gravé dans le marbre. Le principe de la contraignabilité a également de forte chance d’être remplacé par une évaluation régulière.

Culture et Politique de l’émoi obligent ! le sursaut viendrait peut-être d’une catastrophe inédite qui va heurter la conscience de l’humanité toute entière.

Dahmane Soudani

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