Financement de la fondation Clinton. L’Arabie, le Maroc et l’Algérie parmi les argentiers

Le journal en ligne International Business Times (IBT) publie la liste de 20 pays qui ont participé au financement controversé de la fondation Bill Clinton. L’Algérie, Canada, Maroc, Koweït, Qatar et l’Arabie Saoudite figurent parmi les pays « donateurs » de l’organisation de l’’ex-président américain et époux de Hillary Clinton ancienne Secrétaire d’État américain et candidate à la présidentielle de 2016. La rédaction du journal rappelle que selon la loi fédérale des États-Unis, les gouvernements étrangers qui sollicitent le Département d’État pour une autorisation d’achat d’armes de fabrication américaine sont exclus de la participation financière à une campagne électorale. Sauf que, comme toutes les législations du monde, les lois américaines ont, elles aussi des failles. En l’espèce, elles n’ont pas prévu le financement d’une fondation philanthropique dont les dirigeants sont également des responsables clés d’une aventure électorale, comme celle dans laquelle vient de s’engager l’ex-première Dame des États-Unis.

Hillary Diane Rodham Clinton a été secrétaire d’État de l’administration Obama de 2009 à 2013. Sous sa direction, 165 milliards de ventes d’armes ont été accordés à 20 pays qui ont donné de l’argent à la fondation de son mari. Les fournisseurs de ces armes dont on peut citer Boeing, General Electric, Goldman Sachs (Hawker Beechcraft), Honeywell, Lockheed Martin et United Technologies ont, eux aussi, dû mettre la main à la poche.

Sous la mandature de Mme Clinton, de 2010 à 2012, l’Algérie a acquis pour 2,4 milliards de dollars d’armements soit une hausse de 274% comparée à la période 2006-2008. En plus de la vente d’hélicoptères, pour un montant de 750 millions de dollars, le Qatar a vu l’autorisation de ses achats d’armements multipliée par 14 pour culminer à 4,292 milliards de dollars en hausse de 1482%. Pour Ryad, les autorisations ont pratiquement doublé, passant de 4,11 milliards à 8,09 milliards. En dépit de 2 millions de donation à la fondation Clinton, soit quatre fois plus de que l’Algérie, les autorisations pour le Maroc restent stables à 250 millions dollars. Reste que ce sont les ventes d’armes pour les Émirats arabes unies qui défient toute logique. Sur la même période, elles sont passées de 2,26 milliards à 24,998 milliards de dollars.

Parmi les 20 pays ayant pu acquérir des armes américaines, les plus grands contributeurs aux fonds de la fondation Clinton sont l’Arabie Saoudite, la Norvège et l’Australie (10 millions de dollars), l’Irlande, le Koweït et les Pays-Bas (5 millions), le Maroc (2 millions), Oman, Qatar, Émirats arabes unies et Royaume-Uni (1 million) et Taïwan (0,5 million). Côté armuriers, ce sont Boeing (5 millions) et General Electric (1 million) qui arrivent en tête des argentiers.

Les contributions à la fondation Clinton

A. Les fournisseurs d’armements

Source: Clinton Foundation donor data and Defense Security Cooperation Agency foreign military sales records, repris par IBT.

B. Les pays

Source: U.S. State Department and Clinton Foundation donor, cité par IBT

FY : fiscal year ou année fiscale

Accéder à l’article de IBT : http://www.ibtimes.com/clinton-foundation-donors-got-weapons-deals-hillary-clintons-state-department-1934187