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L’Europe et la Grèce. Pour qui sera la mise à l’épreuve ?

Le dépouillement des bulletins de vote en Grèce n’est pas encore achevé que déjà des voix autorisées et des porte-voix scandent, à longueur de colonnes et au fil des ondes, la nécessité d’une mise à l’épreuve d’Alexis Tsipras et de la coalition de gauche Syriza.

 

Syriza est portée au pouvoir ou est encore en train de l’être par la volonté du peuple grec, donc par le suffrage universel –un des principes fondateurs de la démocratie- et les idéaux de ce mouvement ne sont opposables, ni aux droits de l’homme, ni au droit international et encore moins aux valeurs de coexistence pacifique. Or il se trouve que les acteurs, européens en particulier, qui veulent, par anticipation, refaire un examen de passage à la future majorité issue des urnes, se réclament ou plus exactement, s’autoproclament du summum de la démocratie. Une posture pour le moins kafkaïenne !

Recruter des fonctionnaires ou engraisser des actionnaires

Est démocratique tout processus que nous, nous estimons comme tel et ne l’est pas, tout cheminement qui n’a pas notre bénédiction. C’est le discours de plus en plus explicite qui transparaît derrière les déclarations et les faits et gestes de certains dirigeants, très en vue dans le monde. La boussole de cette propension qui devient aussi peu discrète que ridicule, sont des intérêts bassement privés et dont certains chefs d’État s’en sont faits les défenseurs par délégation, zélés qui plus est. De plus ce genre d’intérêts est ravageur pour les ressources de la planète et pour toute forme de valeur ajoutée. Celle-ci est, en toute indécence, détournée et extorquée par une poignée de requins que rien ne peut satisfaire, ni assouvir et qui ont atteint des niveaux inimaginables travestissements de la réalité.

Dans le cas précis de la Grèce, Le leader Alexis Tsipras a promis de mettre fin à cinq années d’austérité, « d’humiliation et de souffrances » de son peuple et pour commencer, la remise à plat des accords passés entre la Grèce et les bailleurs qui « financent » sa dette. Il a, en outre, promis de recruter des fonctionnaires au lieu d’engraisser des actionnaires. Il va donc clairement mener une politique de gauche, non pas imposée par un parti unique au pouvoir, mais comme l’expression de la volonté populaire, exprimée à travers le suffrage universel.

Volonté populaire et construction idéologique

En clair la Grèce va se retrouver en opposition frontale avec des axiomes, comme celui de « La concurrence libre et non faussée » qui n’est rien d’autre qu’un dogme idéologique libéral, élevé au rang de principe universel, voire de mythologie des temps modernes –Et tout le monde a intérêt à se mettre au garde-à-vous, sinon, c’est la chasse à courre et les chiens font plus de mal que les veneurs ! –. Nous avons donc affaire à une confrontation entre la volonté populaire et quelque chose qui n’est rien d’autre qu’un dogme idéologique qui s’impose par effraction.

L’Europe avait tout à gagner en s’orientant vers une construction institutionnelle –harmonisation des institutions, mise en place et suivi des règles de fonctionnement…- en lieu et place d’une construction idéologique, condamnée tôt où tard à entrer en conflit avec la volonté populaire.

Ce n’est donc pas la construction idéologique Europe qui va mettre à l’épreuve la volonté populaire en Grèce, mais demain ce sera la volonté des peuples en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, en Belgique, au Portugal… qui va exiger de l’Europe de revoir son essence en mettant la volonté des citoyens au centre de sa raison d’être.

Dahmane Soudani

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un commentaire le “L’Europe et la Grèce. Pour qui sera la mise à l’épreuve ?”

  1. Guilleminot Christian janvier 26, 2015 à 6:04 #

    Excellente analyse dans le cas de poursuite de l’aventure européenne. La récente décision de la BCE ne vient-elle pourtant pas de sonner le glas de cette aventure ?

    Le nouveau pouvoir grec n’a-t-il pas intérét a utiliser l’article 50 et sortir immédiatement de la l’UE, de battre immédiatement sa monnaie et d’en profiter pour être le seul a pouvoir légitimement battre la monnaie, seul moyen de mener une politique économique réellement adapté aux conditions locales ? La solution douce est de créer immédiatement une monnaie équivalente à l’euro : 1 euro = 1 drachm = 1 franc = 1 deustmark, etc.

    Ensuite les monnaies s’adapteront peu à peu à l’économie locale en relation avec l’économie mondiale. L’UPR (upr.fr) est le seul parti français à prôner cette solution. L’UPR travaille avec les meilleurs économistes non dogmatiques d’aujourd’hui, dont Jacques Sapir qui a travaillé au redressement de l’économie russe.

    La solution de la banque centrale européenne conduit l’ensemble des pays de la zone euro à la catastrophe économique et sociale. Le dogme abouti toujours au terrorisme moral ou meurtrier, que ce soit la maladie mentale (angoisse, dépression, suicide) d’une partie de la population, la violence sociale larvée puis la guerre civile préludes à la guerre généralisée. A noter que la guerre mondiale se poursuit de 1940 à nos jours.

    Sortir de l’UE n’est pas se couper du monde, bien au contraire c’est même rentrer dans le vrai monde, celui des réalité et non des dogmes, celui des vérité du moment et non mensonge élevé au statut de vérité éternelle

    Sortir de l’UE, c’est échapper à l’aventurisme mortifère de l’OTAN et à la complicité de crimes de guerre et contre l’humanité.

    Sortir de l’UE n’est pas imposer des frontières aux humains, mais aux capitaux malfaisants, fonds vautour et aux actions du crime organisé mondial. Ce n’est pas mettre des barrières, des barbelés, pour séparer les peuples comme cela existe dans le grand marché Nord américain ALENA entre de les Étasunis et le Mexique pays ou règne une guerre sans nom qui fait plus de mille victimes par mois depuis 10 ans, principalement des femmes.

    C’est pourtant dans ce genre d’aventure que l’Union Européenne veut nous entraîner avec le marché TAFTA, ceci dans le plus grand secret de négociations qui n’ont été connues que par une fuite dont je ne connais pas l’origine, fuite qui obligé les dirigeants de l’UE de dévoiler les pans les moins critiques de la négociations.

    Christian Guilleminot
    Membre de l’UPR et de Avenir de la Langue Française
    Concepteur et administrateur du site Annuaire Mondial des Communes Francophones
    http://annuaire-des-communes-francophones.org/

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