Alors que le parlement européen vient de soutenir la décision de la France de suspendre la livraison des porte-hélicoptères Mistral à la Russie, Moscou menace, de son côté, de poursuivre Paris, si les deux bâtiments ne sont pas livrés dans un délai de six mois. « Toutes les mesures sont actuellement prises en accord avec le contrat. Bien entendu, si le contrat n’est pas appliqué nous intenterons un procès » a déclaré, ce jeudi, Sergueï Shoigu, ministre russe de la Défense à l’agence Interfax.
Au-delà de cette procédure éventuelle, ce différend va sans doute laisser des traces. Il y a, à peine un mois, Dmitry Rogozin, vice-Premier ministre russe a affirmé que son pays ne commandera plus d’équipements militaires à des pays étrangers. « La situation actuelle des Mistral montre la malignité de la dépendance technologique vis-à-vis d’un pays étranger » a notamment déclaré le vice-Premier ministre.
Dans le cas d’une annulation du marché des Mistral, la France devra rembourser 1,2 milliard d’euros, en plus des pénalités prévues par le contrat.
Le marché des armes et le plus absurde des marchés. Une arme ne peut être ni un bien de consommation, ni un investissement.
Quand elle est consommée l’arme créé des dégats irréparables. Comme investissement elle ne peut être amortie sans être consommée.
Encore un paradoxe mortel.