La mémoire des hommes politiques est souvent très courte, peut-être, même, trop courte. François Hollande, le président français qui, il y a peu de temps, se roulait par terre pour obtenir une intervention militaire en Syrie, y compris « sans un mandat du conseil de sécurité », se souvient du coup et miraculeusement qu’il existe une « légalité », à propos de l’évolution en Ukraine et particulièrement en ce qui concerne le référendum d’autodétermination en république autonome de Crimée, toujours prévu pour dimanche prochain.
Alors que Vladimir Konstantinov, président du parlement de Crimée avait déjà indiqué que des observateurs internationaux seront invités pour superviser le déroulement du scrutin, un communiqué de l’Élysée, faisant suite à un échange téléphonique entre Vladimir Poutine, président russe et François Hollande, indique que ce dernier avait rappelé au patron du Kremlin « que le référendum prévu en Crimée le 16 mars, dont les préparatifs se poursuivent dans la plus complète opacité, n’a aucune base légale ». Et le vade-mecum de l’Élysée d’ajouter : « Il (NDLR, François Hollande) a demandé au président Poutine de tout faire pour éviter un rattachement de la Crimée à la Russie ».
Venant d’une personne qui se croit autorisée d’intervenir sur tout un continent, l’Afrique pour ne pas la nommer, comme bon lui semble et qui n’a pipé mot sur le détournement avéré d’une résolution du Conseil de sécurité sur la Libye, cette sortie du président français relève d’un surréalisme de mauvais genre.
La vérité, c’est que la Russie ne fait que riposter à une attitude agressive et inamicale d’un certain nombre de pays. Sinon comment expliquer que l’Union européenne laisse la Turquie s’user les crampons, sur les bancs de touche depuis de nombreuses années et fait preuve d’un zèle particulier pour happer l’Ukraine quitte à s’allier à des ultranationalistes si ce n’est par une attitude très sectaire envers la Russie.
Dans moins d’une année, les Ukrainien gouteront aux fruits amers du dogme européen de « la concurrence libre et non faussée » en passant, au préalable, par le statut de souffre-douleur du Vieux continent.


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