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Algérie-Maroc. Alger hausse le ton

Alger impute à Rabat la responsabilité d’un climat de tension et d’escalade.

 

Il a suffit que le président algérien Abdelaziz Bouteflika estime, dans un message adressé à la conférence africaine de Solidarité avec le peuple sahraoui, organisée le 28 octobre dernier à Abuja au Nigéria, dans lequel il a évoqué la nécessité de mettre en place un mécanisme international de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental, pour que Rabat s’affole et rappelle temporairement son ambassadeur pour consultation. C’est devenu un véritable péché de lèse-majesté –c’est le cas de le dire- que de parler des droits de l’Homme dans un territoire illégalement occupé depuis une quarantaine d’années (1976).

Outre le fait que le président Bouteflika pointe du doigt « la violation massive et systématique » des droits de l’Homme dans ces territoires, il indique que « la seule solution, juste et durable, est celle qui permettrait au peuple sahraoui d’exprimer librement et souverainement son choix ».

À sa bouderie diplomatique –il est vrai que nous sommes à l’ère des monarchies arabes boudeuses-, le royaume n’a pas hésité à fomenter des manifestations devant les représentations diplomatiques algériennes et l’un des manifestants s’est même offert le luxe d’entrer dans les locaux du consulat d’Algérie à Casablanca et de « profaner de l’emblème algérien », le jour-même du 59e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération de l’Algérie, le 1er novembre 1954.

La foudre d’Alger ne s’est pas faite attendre. Revenu dans la capitale algérienne le lundi, Abdallah Belkaziz, ambassadeur du Maroc a été convoqué, ce dimanche au ministère des Affaires étrangères. Malgré « ses regrets », les autorités algériennes ont exigé  rapidement « des explications circonstanciées sur la violation inacceptable des locaux consulaires algériens à Casablanca et la profanation impardonnable de l’Emblème national », selon l’agence APS. Selon le ministère algérien des Affaires étrangères, cité par la même agence « il a été rappelé à l’ambassadeur que l’Algérie n’accorde pas de crédit à la thèse de l’incident isolé et encore moins au fait-divers, et ce sur la base d’une analyse rigoureuse des éléments visuels de preuve entourant le double forfait perpétré par un individu faisant partie d’un groupe de manifestants hostiles à l’Algérie et à ses hauts responsables ».

La peur des droits de l’Homme

« Il a été également fait observer à l’ambassadeur, Belkaziz, que les autorités marocaines ont, en vertu de l’Article 31 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires, l’obligation spéciale de prendre les mesures nécessaires pour protéger les locaux consulaires et empêcher qu’ils ne soient envahis et que la paix du poste consulaire ne soit troublée ou sa dignité amoindrie », ajoute le ministère algérien des Affaires étrangères en pointant sans détour les autorités marocaines en soulignant « toute la responsabilité du gouvernement marocain dans la création du climat de tension et d’escalade qui prévaut actuellement et en réaffirmant la nécessité d’une prise de position claire et sans équivoque de sa part quant à l’impératif du respect des symboles de l’Etat algérien en toutes circonstances ».

Comme son nom l’indique, la mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a pour mission ultime d’organiser une consultation d’autodétermination. Peut-on, de façon crédible et fiable, organiser une telle consultation sans s’intéresser, au préalable, au respect des droits de l’Homme. C’est ce qu’a rappelé le président algérien.

Depuis l’incursion hasardeuse de l’armée marocaine au Sahara occidental, il y a près de quarante ans, cette question est devenue une carte entre les mains de certaines puissances qui ont délibérément bloqué l’extension du mandat de la MINURSO à la surveillance du respect du droit de l’Homme au Sahara occidental, pour empêcher la stabilité de la région et bloquer la construction de l’Union maghrébine. À l’évidence, Rabat perd très vite son sang froid. Rien d’étonnant lorsque des mots comme droits de l’Homme et référendum sèment la panique au palais.

 

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