USA-Connecticut. Il tue sa mère et vingt de ses élèves

Emportant 28 personnes, la tragédie frappe de plein fouet la paisible localité de Sandy Hook et la commune de Newtown

Une terrible épreuve pour Newtown (photo Dahmane Soudani)

Vingt-six tués dont 20 petits enfants, âgés de 5 à 10 ans, tel est le lourd bilan de la cavalcade sanglante du forcené qui a ouvert le feu, ce matin, entre 9h et 9h30, dans une salle classe de  l’école primaire de la localité de Sandy Hook dans la commune de Newtown dans sud-ouest l’État du Connecticut –aux confins de l’État de New-York-.La police a reçu un appel de secours à 9h30. Dans le but sans doute de limiter le nombre de victimes, les premiers éléments de la police locale arrivés sur place ont immédiatement investi le lieu du drame sans attendre d’autres instructions. Par la suite, pendant plus d’une heure, selon les témoignages recueillis sur place, ils étaient suivis de la police de l’État du Connecticut, une unités de l’armée, une équipe de la Swat Team, la force d’intervention rapide et des agents du FBI, sans compter les services d’incendie et de secours. Même la police des communes voisines, comme, celle de Monroe est venue prêter main forte. Mais rien n’y fait ! Les victimes ont toutes succombé à leurs blessures, sauf l’un des adultes. Un témoin raconte alors qu’il était à l’hôpital de Danbury, deux enfants gravement atteints ont été acheminés dans l’ultime espoir de les ramener à la vie, en vain. Les deux gamins ont succombé à leurs blessures.

Le bus cendre et or reviendra vide

Le bus cendre et or reviendra vide (photo Dahmane Soudani)

Ce soir, le bus cendre et or que les enfants désignent par le sobriquet, fort sympathique, de « cheese wagon » reviendra vide ou presque. Par cette belle journée, les bambins qui ont pour habitude d’emprunter la principale avenue de Newtown ne verront pas les « canadian geese », comme « canards canadiens », qui agrémentent le parc longeant la voie. Quelques heures après ce drame d’une exceptionnelle gravité, il y régnait à Newtown et les petites cités environnantes une ambiance de recueillement poignant, emprunte d’une grande dignité. En approchant les lieux, à la faveur du ralentissement de la circulation, on a pu apercevoir des automobilistes qui revenaient du lieu du drame, en larmes ; des parents, peut-être de simples voisins. Qui sait ? Même les couronnes de noël accrochées à

Une noria d’ambulances sirènes hurlantes (photo Dahmane Soudani)

l’entrée des maisons, semblent avoir perdu de leur éclat. Cette fois-ci, à Newtown et dans le Connecticut, voire au-delà, les fêtes de fin d’année n’auront pas le même goût et encore moins le même parfum. Une impression d’injustice et d’impuissance s’est emparée des cœurs et des sentiments. Dans toutes les villes du Connecticut sur demande du gouverneur Dannel Partick Malloy, les drapeaux ont été mis en berne.

« Ils avaient toute la vie devant eux »

Dans la matinée, Dannel Patrick Malloy, s’est rendu sur place pour se tenir aux côtés des familles. De son côté, visiblement très affecté, Barak Obama est apparu

Une ambiance fébrile devant l’école primaire (photo Dahmane Soudani)

sur les écrans de télévision pour condamner ces meurtres et pour présenter ses condoléances aux familles. «La majorité de ceux qui sont morts aujourd’hui étaient des enfants, de beaux petits enfants, âgés de 5 et 10 ans (…). Ils avaient toute leur vie devant eux : anniversaires, diplômes, mariages, leurs propres enfants… », a notamment déclaré le président américain. Sur place plusieurs personnes se sont spontanément présentées pour essayer de faire quelque chose. « Je suis d’une communes voisine, mais j’ai décidé de venir ici, pour savoir si peux me rendre utile pour quelque chose », déclare spontanément un religieux à un groupe de personnes pensant qu’elles habitaient la commune.

Véritable arsenal de guerre

La paisible localité de Sandy Hook secouée par un terrible drame (photo Dahmane Soudani)

Les éléments de la Swat Team sur les dents (photo Dahmane Soudani)

Agé de 20 ans, le tueur apparemment accompagné d’une autre personne a succombé –il aurait mis fin à ses jours- en même temps que son accompagnateur sans que l’on sache exactement quel était le rôle de ce dernier. L’assassin présumé est entré dans la salle de classe que devait en charge sa propre mère et a tiré à bout portant sur ses élèves tuant 20 d’entre eux. On a appris par la suite que la mère du meurtrier avait été retrouvée morte dans son appartement, au centre de Newtown. Le meurtrier aurait d’abord tué sa mère avant de se rendre à l’école pour poursuivre sa sinistre besogne. Ce qui porte à 28 le nombre de tués. Le tueur aurait fait usage d’un fusil d’assaut Sig Sauer et d’un pistolet automatique Glock. Les enquêteurs ont également découvert, sur place, un fusil Bushmaster 0.223 M4 qui appartiendrait à l’assassin présumé.

 Cet arsenal et la nature des victimes vont sans doute relancer le débat sur de la possession, pratiquement sans conditions, des armes de guerre. Même au cours de la dernière campagne présidentielle aucun des deux candidats favoris n’a osé s’attaquer frontalement à ce dogme, de peur de s’attirer la foudre du lobby de l’armement et des nombreux électeurs américains qui considèrent que la possession des armes de guerre est l’un des baromètre de leur liberté. Après ce drame, il y a de forte chance pour ce tabou tombe. La mort des vingt gamins de Sandy Hook que rien ne justifie, aura au  moins, servi à quelque chose. Qu’importe, cela ne les ramènera pas à la vie et n’apaisera pas la douleur de leurs familles et de leurs proches.

Dahmane Soudani