Outre les concessions faites par le Gouvernement, la question sécuritaire du pays et de fortes pressions seraient à l’origine de l’annulation de la grève générale de ce jeudi.
Après l’annulation de la grève générale de ce jeudi, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) se lance dans une campagne de communication pour expliquer l’évolution de sa position, à l’issue de la rencontre de ses dirigeants mercredi dernier avec des membres du gouvernement provisoire. « Il est temps de relancer l’initiative de l’UGTT et d’ouvrir un dialogue entre les acteurs de la scène politique pour parvenir à un consensus sur les prochaines échéances et à une feuille de route pour les prochaines élections », a déclaré ce matin, au cours d’une conférence de presse, Hassine Abassi, secrétaire général de l’UGTT, cité par l’agence TAP.
De son côté, dans son édition de ce matin, la presse tunisienne rapporte que la réunion de la Commission administrative de l’UGTT qui s’était tenue, mercredi, dans un hôtel de Tunis -juste avant la signature de l’accord annulant la grève générale et condamnant les violences du 4 décembre dernier contre le siège de la centrale syndicale- a été pour le moins « houleuse ». Les tenants de la ligne dure de l’Union dont les secrétaires généraux adjoints Samir Cheffi, Sami Tahri et H’faïdh H’faïdh, ne voulaient pas faire de cadeau au gouvernement provisoire en annulant la grève. Ils auraient proposé son report d’un mois pour mettre à l’épreuve du temps, la bonne foi et le sérieux des engagements pris par le Gouvernement.
La grève, c’est pêché !
De leur côté, Hassine Abbassi et le secrétaire général adjoint, Belgacem Ayari ne voulaient pas jeter tout le crédit et le capital sympathie dont bénéficie l’UGTT dans un mouvement qui n’est pas à l’abri de débordements, compte tenu de la situation sécuritaire du pays. Dans leurs prêches, certains imams n’ont pas hésité à jeter l’action syndicale à la vindicte publique, allant jusqu’à considérer la grève comme un pêché.
Pendant plusieurs heures, on a cru comprendre que c’est précisément cette même question sécuritaire qui avait fait basculer la balance du côté des dirigeants favorables à l’apaisement. Ce qui n’est toujours pas exclus. Mais il semblerait également que la centrale syndicale ait fait l’objet de fortes pressions, de personnalités politiques tunisiennes et peut-être d’autres centre de pouvoir du pays « Nous avons reçu des appels de personnes qui nous ont demandé de revenir sur la décision de la grève générale, alors que nous sommes la victime. Ces gens doivent aussi se tourner vers les coupables pour leur demander d’arrêter leurs actes de violence. Il paraît que les coupables deviennent, par les temps qui courent, comme étant dans leur droit. Certains autres déclarent que la grève générale risque de nuire fortement au pays », a déploré ce matin, le secrétaire général de l’UGTT.


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