La Chine première puissance mondiale dans moins de 20 ans

La Chine première puissance mondiale en 2030 (photo Dahmane Soudani)

 Dans moins de 20 ans, plus précisément en 2030, la Chine va probablement devenir la première puissance économique mondiale. C’est ce que révèle un rapport du Conseil national américain –National Intelligence Council ou USNIC- rendu public ce lundi. En tant que puissance asiatique, l’empire du Levant supplantera l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord. Plus globalement, en terme de puissance, l’Asie aura dépassé l’Europe et l’Amérique du Nord réunies.

Ce sera sans doute la fin de plus de deux siècles de leadership occidental, mais les Etats-Unis resteront, malgré tout l’une des premières puissances mondiales. La progression exponentielle des pays émergents conduira à une nouvelle redistribution des cartes en direction d’un avenir mondial multipolaire.

La crise financière de 2007-2008 a accéléré le déplacement de l’épicentre de la croissance mondiale

Cette tendance vers une nouvelle architecture économique mondiale est déjà ancienne, mais la crise financière

L’économie chinoise en pleine expansion (photo Dahmane Soudani)

des années 2007 et 2008 a accéléré le déplacement de l’épicentre de la croissance, de l’Europe et des Etats-Unis, vers les pays émergents. Désormais, ces derniers jouent le rôle de moteur de la croissance économique mondiale. Confrontée à une aggravation de la dette souveraine, l’Europe n’est pas encore au bout du tunnel. Le FMI estime qu’elle est potentiellement confrontée à une décennie de croissance anémique. Pire, selon le rapport de l’USNIC, le déclin pourrait se poursuivre pour les économies européenne, japonaise et russe au cours des deux prochaines décennies. À l’inverse, la Chine, l’Inde, le Brésil, mais aussi l’Afrique du Sud, la Colombie, l’Indonésie, le Nigéria et la Turquie vont jouer des rôles de plus en plus importants dans l’économie mondiale.

Plus de classes moyennes et moins de pauvres

Originalité de cette évolution, elle devra conduire à une autonomisation croissante des individus et une expansion des couches moyennes et donc une nouvelle redistribution de la valeur ajoutée. Pour la première fois dans l’histoire, les pauvres pourraient devenir minoritaires au sein de la population mondiale. Ce qui se traduira sans doute par une augmentation de près de 50% de la demande mondiale d’énergie, mais d’ici 2030, les Etats-Unis devraient disposer de leur indépendance énergétique. Ce qui, selon toute vraisemblance, va modifier leur attitude à l’égard des pays producteurs d’hydrocarbures.

Outre l’énergie,, le monde sera confronté à des enjeux importants comme le vieillissement de la population, de l’eau et une forte tension sur les denrées alimentaires.

Dans un monde de tension sur les denrées alimentaires le rapport préconise un partenariat USA-Chine (photo Dahmane Soudani)

Il est évident qu’une recomposition d’une telle ampleur ne peut survenir sans tensions. L’USNIC pointe des risques de conflits interétatiques, notamment en Asie, mais aussi à l’aune de l’instabilité qui affecte le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Autre aspect de l’insécurité mondiale, les nouvelles menaces, comme la cybercriminalité et le bioterrorisme, seront de plus en plus pesantes et ce d’autant que, selon le même rapport, des individus et de petits groupes vont jouer des rôles importants dans la résolution des défis mondiaux.

Le même document recommande un partenariat entre la Chine et les Etats-Unis pour peser sur les conflits mondiaux.