Après huit jours de manifestations et d’affrontements, faisant plusieurs dizaines de blessés, le calme n’est pas toujours revenu dans le gouvernorat tunisien de Siliana (centre-nord du pays). Les origines de ces troubles remontent au 21 novembre dernier, date à laquelle, le secrétaire général du gouvernorat aurait agressé physiquement et verbalement, Samira Ferjaoui, déléguée syndicale. La syndicaliste a dû être hospitalisée à la suite de cet incident suivi d’un arrêt de travail spontané des salariés. En l’absence de mesures conservatoires devant un acte aussi grave, l’Union régionale du Travail (URT-UGTT) a haussé le ton, l’affaire est alors sur la place publique et deux jours après les faits, c’est la tête d’Ahmed Zine Mahjoubi, gouverneur de Siliana qui est réclamée par la foule en colère. Selon Noureddine Tabouri, secrétaire général adjoint de l’URT, le gouverneur n’a pas d’autres choix que de rendre le tablier et pour cause, il serait « incompétent ». Il aurait également « entravé le développement de la région », provoquant ainsi la « colère de la population ». Néjib Sebti, le SG de l’URT, lui emboite le pas en affirmant que « les habitants de Siliana (…), ne se mettront jamais à genoux ». Pour sa part, l’UGTT dénonce « la répression des manifestants pacifiques » et somme « le gouvernement à sortir de son mutisme, à intervenir d’urgence pour faire cesser la répression ».
L’intervention de la garde nationale et des autres forces de police n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. On compte plusieurs dizaines de blessés parmi les manifestants et le calme n’est toujours pas rétabli. Après les violences d’hier, la journée de ce mercredi se serait, à elle seule, soldée par 200 blessés supplémentaires.
Alors que, selon plusieurs sources, la grogne s’étend à présent à Tunis, la capitale du pays, la Kasbah et Dar el Bey font toujours la sourde oreille.
MaghNord 
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