À propos de l’article

Avatar de MaghNord News

Information sur l'auteur

Continuous news from both sides of the Atlantic

Tunisie. Ennahda teste le contrôle de la presse

Depuis la nomination, par le gouvernement Islamiste d’Ennahda, le 21 août dernier, de Lotfi Touati, un ancien fonctionnaire du ministère de l’Intérieur sous Ben Ali, à la tête du groupe de presse Essabah, rien ne va plus. Dans la perspective des prochaines élections au printemps prochain, le nouvel exécutif, en mal de résultats, entend, tant que faire se peut, réduire les média, à de simples caisses de résonnance à sa propagande, éventuellement en se faisant épauler par d’anciens serviteurs de Ben Ali recyclés, soucieux qu’ils sont de se refaire une virginité.

Les salariés du groupe, détenu à 73% par l’État, depuis le soulèvement de janvier 2011, ont immédiatement vu le coup venir et ne se sont pas faits prier pour montrer leur mécontentement au nouveau directeur. Assemblées générales, communiqués, pétitions, grèves, manifestations, ils n’ont épargné aucun moyen pour alerter l’opinion et mettre le Gouvernement devant ses responsabilités.

Hier encore, le personnel avait organisé un sit-in devant l’Assemblé nationale constituante dans le but de se faire entendre par les élus du peuple. Malheureusement seul une dizaine de députés sur 217 étaient à leur écoute.

Entretemps,  la situation continue à s’envenimer. Après avoir renversé un journaliste à l’aide de sa voiture, -volontairement selon un témoin- le 13 septembre dernier, Lotfi Touati aurait, selon le communiqué du collectif, dressé une liste noire des journalistes à rayer des effectifs.

Dar Essabah est le groupe de presse historique tunisien fondé le 1er février 1951, par Habib Cheikhrouhou. Il édite les titres d’Essabah, Le Temps, Al Ousboui, Sabah Al Kahir et l’Expression. En 2009, une partie des héritiers avait vendu 73% des parts à Mohamed Sakhr El Matiri, gendre de Ben Ali. Après la chute de ce dernier en 2011, l’État avait et repris les actions d’El Matiri.

Tags:

2 Commentaires le “Tunisie. Ennahda teste le contrôle de la presse”

  1. Avatar de Inconnu
    Yuki avril 25, 2014 à 11:17 #

    Que voulez-vous, quand ce 23 octobre 2011 :- il y avait 116 partis politiques.- il y a eu la DÈSUNION au sein des partis progressistes contre 1 parti islamiste non-naïf, bien organisé et professionnel.- une partie des Tunisiens de France ont voté pour un millionnaire vivant à Londres ce qui lui a permis de recueillir 26 sièges. Oui, le score d’Ennahdha explique par :- l émiettement de l’opposition actuelle- la volonté de ne surtout pas voter pour le RCD et, par conse9quent, de voter pour des Marzouki et Ben Jaafar qui ont retourné leur veste !!- le fait que le peuple était un peu perdu face à plus de 100 partis et a donc voté pour ceux qu’il croyait honnêtes- le fait que la religion est un thème of9 hélas, les Tunisiens se font vite manipuler et re9agissent au garde e0 vous !!- le fait qu’il suffit de dire soubhane Allah, Machaa Allah, esteghfer Allah pour re9duire au silence toute pense9eA qui la faute si Marzouki et Ben Jaafar ont retourné leur veste ? Marzouki est un Tunisien de France de fraîche date bien qu’il ait été un opposant et un militant des droits de l’Homme (il n’était pas le seul, mais il se plait à le vanter). Voila pourquoi, 1 an plus tard le pays est morose. Et cette morosité continuera jusqu’à l expulsion de ce parti islamiste qui a pris le pouvoir PAR EFFRACTION.

  2. Avatar de Inconnu
    MaghNord News avril 25, 2014 à 1:00 #

    Merci pour votre éclairage Yuki ! Des faits aussi précis, tout le monde en a besoin.

Répondre à MaghNord News Annuler la réponse.