Gaza. Plusieurs centaines de manifestants dans la ville universitaire de New Haven

Le mouvement de soutien à Gaza se diversifie et déborde des campus.

Plusieurs centaines de manifestants, probablement entre 500 et 600, essentiellement des étudiants, ont battu le pavé, ce dimanche, dans la ville universitaire de New Haven, au Sud de l’État du Connecticut -nord-est des États-Unis-. Après un rassemblement avec prises de paroles d’étudiants, de représentants des mouvements de libération, de Palestine, du Mexique, de Porto-Rico… et d’une représentante de la Voix des juifs pour la paix à New Haven, au parc New Haven Town Green, le cortège s’est étiré à travers les artères de la ville. La représentante de cette dernière organisation se dit « fière de représenter tous les juifs opposés au sionisme ». Car celui-ci « détourne les valeurs de ma religion », assène-t-elle.

Presque tous les autres intervenants ont établi un parallèle entre les causes des souffrances de leurs peuples et celles du peuple palestinien et ont pointés les mêmes acteurs impliqués dans les drames que vivent leurs différentes nations.

Les prises de paroles ont systématiquement pour chute les slogans :  « From the river to de sea Palestine will be free » et “From sea to river, Palestine will live forever”, comme « De la vallée jusqu’à la mer, la Palestine sera libre » et « De la mer à la vallée, la Palestine vivra pour toujours ». Les exigences exprimées dans les différents discours sont néanmoins beaucoup plus immédiates et plus ciblées. Elles s’articulent essentiellement autour de la fin de la livraison de toutes formes d’aides américaines à Israël, du cessez-le-feu permanent et immédiat et de la fin du siège de la bande de Gaza. Plus localement les jeunes universitaires exigent de l’université de Yale de cesser toute coopération, avec Israël, pouvant aggraver les souffrances des Palestiniens.

Un nouveau charnier de 200 victimes à Gaza

Parti de l’Université de Colombia ,à New York, aux États-Unis, le mouvement de soutien à Gaza et à la libération de la Palestine, semble pourtant s’inscrire dans la durée et les violences policières y compris contre des enseignantes et des enseignants avec parfois des licenciements secs, comme ce fut le cas pour le Pr Danny Shaw de l’université de New York, ne semblent avoir aucun impact, du moins pour l’instant.

Bien au contraire, le mouvement s’ouvre à la société civile, « la famille palestinienne globale », comme la qualifie d’ailleurs, le Pr Danny Shaw lui-même. À New Haven, ce dimanche dans le long cortège on a, par exemple, pu observer un carré des « Travailleurs du Connecticut pour la Palestine » et un autre constitué des « travailleurs de la santé du Connecticut soutenant leurs « nos » collègues palestiniens ».

Moment émouvant au sein de l’immense cortège lorsque les drapeaux palestinien et sud-africain se sont retrouvés côte-à-côte !

Un instant, le cortège s’immobilise pour permettre au jeune avocat palestinien Laïth Azel de prendre la Parole. Et celui-ci n’est pas venu les mains vides, de nouveaux drames s’entend. « Hier encore, hier encore, on a découvert un nouveau charnier ou étaient entassés les corps de 200 victimes à proximité d’un hôpital », livre-t-il, avant de soulever la question de fond de cette tragédie biblique : « Jusqu’à quand va-t-on supporter cela ? ». Comme pour lui faire écho, sur un panneau lumineux le véhicule de tête du cortège affiche 38 621 civils tués à Gaza, dont 10 091 femmes et 15 780 enfants en accusant les élus locaux d’avoir du sang sur les mains.

Dahmane SOUDANI