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Chute de Bayrou. Le système ne se réduit pas à un fusible.

Par une majorité de 364 voix contre 194, l’Assemblée nationale a retiré sa confiance à François Bayrou et à son gouvernement. Le locataire de Matignon tombe entrainant dans son sillage la chute de l’ensemble du gouvernement devenu un refuge de bon nombre de grimaciers du système.  Ce nouveau désaveu d’un Premier ministre du président Emmanuel Macron fait suite à celui déjà essuyé par Michel Barnier en décembre 2024. Ce dernier a été contraint de rendre le tablier par une motion de censure du Nouveau Front populaire adoptée par l’Assemblée nationale, le 4 décembre 2024, par 331 voix sur 574.

Cette instabilité politique est le résultat de la fuite en avant pour laquelle a opté Emmanuel Macron qui s’entête, depuis les législative de juin-juillet 2024, à nommer des Premiers ministres non seulement sans majorité, donc sans légitimité, mais dont l’exercice du pouvoir ne repose sur aucun groupe significatif.

Rappelons qu’à l’issue des dernières législatives, c’est l’Union de la Gauche qui est arrivée en tête avec 178 sièges sur les deux tours, contre 150 pour Ensemble, le mouvement hétéroclite et désincarné d’Emmanuel Macron et 125 sièges pour l’extrême droite qui surfe sur la misère inséminée par l’ultra-libéralisme en désignant de faux coupables.

Même si l’Union de la Gauche (UG) n’avait pas obtenu de majorité absolue, c’est cette formation qui est arrivée en tête des suffrages. Le bon sens aurait voulu que le Premier ministre soit issu de ses rangs. Mais le système a sans doute estimé qu’aucun(e) Premier ministre issu (e) venant de l’UG n’est recyclable au point de renoncer à ses principes et à ses promesses électorales.

Emmanuel Macron a même poussé le toupet jusqu’à maintenir Gabriel Attal à la date du 5 septembre 2024 alors que celui-ci avait présenté sa démission au lendemain du 2e tour des législatives, dès le 16 juillet de la même année.

Aujourd’hui, ces calculs politiciens avec une dose de cynisme à peine voilée conduisent légitimement les forces de gauche et une large majorité de l’opinion publique française à demander le départ de M. Macron. Il ne s’agirait alors pas seulement du départ d’un homme politique, mais d’un moment historique de rupture systémique qui déterminera l’avenir de la France sur plusieurs décennies à venir.  Face à cette perspective de restructuration des relations de pouvoir, le système n’hésitera pas à recourir à des actions de diversion.

Dahmane SOUDANI

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