La jeune parlementaire a été convoquée suite à des signalements concernant l’un de ses tweets sur des interférences entre le politique et le judiciaire dans l’affaire Georges Ibrahim Abdallah.
La députée européenne LFI Emma Fourreau a été entendue, ce mercredi, par la police judiciaire de Caen. La jeune parlementaire est visée par une enquête, accrochez-vous bien ! pour apologie du terrorisme, suite des signalements concernant l’un de ses tweets sur la libération du militant de gauche libanais Georges Ibrahim Abdallah où elle dénonce « une affaire purement politique, qui ne devrait pas relever de la justice ». Selon ses collègues de la France insoumise, la Franco-Suédoise a été entendue pendant plusieurs heures au commissariat de la capitale du Calvados.
En juillet dernier, Emma Fourreau, avait fait partie des volontaires du vaisseau Handala de la Coalition pour la flottille de la liberté, visant à briser le siège illégal de la bande de Gaza, par l’armée du prévenu Netanyahou.
« Nous ne nous tairons pas ! »
L’élue européenne a elle-même annoncé, sur la plateforme « X » sa convocation par la police. « Je suis convoquée, ce jour, par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme », pour un tweet sur la libération de Georges I. Abdallah. La criminalisation des voix pour la Palestine ne faiblit pas, notre mobilisation non plus : nous ne nous tairons pas ! », édite Emma Fourreau.
Difficile de comprendre, en effet, qu’on puisse convoquer une parlementaire pour un tel contenu en prétextant l’apologie du terrorisme dans la mesure où Jean-Paul Mazurier, l’avocat de Georges Ibrahim Abdallah lui-même, avait trahi son client. Il a reconnu lors de l’une des émissions Apostrophes alors animée par Bernard Pivot qu’il avait joué un double jeu, en travaillant pour et en informant les services secrets français tout en défendant son client : « Je reconnais aujourd’hui devant vous que j’ai les mains sales, que j’ai fait un sale boulot, mais il fallait le faire », avait-il notamment concédé. En fait, il avait déjà été contacté par les services secrets français avant l’arrestation de Georges Ibrahim Abdallah.
Arrêté en 1984 à Lyon, le militant libanais était libérable depuis 1999, année de naissance d’Emma Fourreau, mais suite à « des pressions extérieures », selon l’ancien président français, François Hollande, sa mise en liberté n’a pas été rendue possible. Il a fallu attendre le 17 juillet 2025 pour que la Cour d’appel de Paris ordonne sa libération conditionnelle, effective depuis le 25 juillet 2025.
Dahmane SOUDANI
Visionner un extrait de l’aveu de l’avocat de Georges Ibrahim Abdallah




Laisser un commentaire