Les sites de Fardow, Nantaz et Asfahan ont été la cible de l’aviation américaine.
L’annonce a été faite, ce samedi en fin de journée, par Donald Trump lui-même sur sa plateforme Truth. Le président américain qui, depuis l’agression d’Israël contre l’Iran, exécute la partition d’une comédie de mauvais genre, indique que l’aviation américaine a visé les sites nucléaires de Fardow, Nantaz et Asfahan. Et le locataire de la Maison-Blanche de s’épancher « Tous les avions sont désormais hors de l’espace aérien iranien. » On ne connait rien de l’ampleur des dégâts causés aux installations nucléaires iraniennes. Dans tous les cas de figure les autorités iraniennes avaient indiqué, il y a, déjà deux jours, que tout le matériel radioactif a été placé dans un lieu sûr.
Les regards se détournent de Gaza
C’est à se demander s’il y encore une morale dans ce bas monde.
Le premier accord sur le nucléaire iranien pourtant approuvé par les instances onusiennes et par les États-Unis eux-mêmes sous Barack Obama, a été sabordé par l’actuel président américain, lors de son premier mandat avec l’arrière-pensée héritée de la guerre froide, selon laquelle les pays non alliés qui ne disposent pas de la dissuasion ne sont éligibles à aucune contractualisation et n’ont droit qu’à la soumission et au silence. Une considération qui relève plus de l’instinct primaire que de l’intelligence, habilement exploitée par les redoutables réseaux de l’ombre qui y ont précipité le locataire de la Maison-Blanche. Pendant ce temps, les regards se détournent du génocide en cours à Gaza.
C’est par ailleurs la troisième fois qu’Israël agresse l’Iran -bombardement de l’ambassade iranienne à Damas, Assassinat d’Ismaël Hanieh, responsable du Hamas, à Téhéran et attaque massive menée contre l’Iran au cours de la nuit du 12 au 13 juin courant- et les États-Unis, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, s’en prennent au pays agressé lequel conformément à l’esprit de la charte des Nations unies et notamment son article 51 exerce son droit légitime à se défendre.
Le criminel de guerre Netanyahou qui, outre l’Iran, agresse sans arrêt, la Palestine, le Liban et la Syrie, tente de justifier ses dernières turpitudes envers l’Iran par son désir d’empêcher ce pays de se doter de l’arme nucléaire. Force est de noter que l’Iran n’a agressé aucun pays.
Israël ne respecte toujours pas la résolution sur son propre nucléaire de 1981
Dès lors, la première question qui vient à l’esprit est : de quel droit un régime génocidaire qui ne respecte aucune des décisions de l’ONU, peut-il décider qui peut ou ne peut pas posséder un arsenal de dissuasion et sur quelle morale universelle repose son action ? Pour l’incongru Macron cela fait partie « du droit d’Israël à se défendre ».
En outre, sur la question du nucléaire, Israël est lui-même en situation de hors-la-loi. Dès 1981, dans sa résolution 487 du 19 juin de la même année, le Conseil de sécurité avait demandé « à Israël de placer d’urgence ses installations nucléaires sous les garanties de l’AIEA ». Israël ne s’est jamais conformé à cette exigence qui, depuis son adoption a pourtant, force de droit, international s’entend.
l’intervention militaire américaine de ce samedi soulève néanmoins beaucoup de questions.
Donald Trump, avait-il besoin de conduire ces actions pour des raisons de politique interne et que l’Iran et ses alliés ont laissé faire parce que ça ne va pas au-delà d’un acte symbolique ? L’aviation américaine a-t-elle réellement réussi à déjouer la vigilance de l’armée iranienne et de ses alliés ? C’est la réaction de l’Iran qui apportera la réponse à ces interrogations.
En tout cas, cette action illisible, incompréhensible et qui ne repose sur aucune légitimité va accélérer deux bouleversements stratégiques majeurs. Les peuples arabes et musulmans, de plus en plus agacés par les humiliations à répétions qui leurs sont imposées, sont désormais tentés de prendre sérieusement les choses en main en imposant des dirigeants patriotiques. Les marches vers Gaza, soutenues, y compris par les peuples des pays qui les bloquent, peuvent représenter des éléments précurseurs de cette nouvelle dynamique. C’est souvent, au moment où l’on commence à désespérer de l’Inertie des peuples qu’ils se déchaînent et faussent tous les calculs.
Second bouleversement, la multipolarité du monde aura des adeptes plus déterminés et en nombre plus important. Face à l’injustice, elle résonne désormais comme la planche du salut. À ce titre, la partie (ou les parties) au conflit qui s’enfonce le plus dans l’isolement, ne sera certainement pas l’Iran.
Dahmane SOUDANI
Dernière minute. L’armée iranienne vient d(indiquer que « Le programme nucléaire de la République islamique d’Iran demeure intact » en accusant Trump de mentir.


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