USA. Rencontre houleuse entre Trump et Zelensky

À tour de rôle, Donald Trump et son vice-président Vance ont traité Zelensky d’être « irrespectueux » et de vouloir provoquer la 3^e guerre mondiale.

L’Ukrainien Vlodymyr Zelenski s’est présenté, à la Maison-Blanche, avec la posture d’un chef d’État à qui l’on doit tout et le duo Trump-Vance dans celle du seul interlocuteur à même de négocier la question de l’Ukraine avec la Fédération de Russie pour sauver ce qui peut encore l’être. Et dans le bureau Ovale et en présence de la presse, les étincelles qui devaient jaillir d’un tel mélange détonnant se sont, d’emblée, produites. Face l’audace de Zélinsky qui ne voulait pas d’un cessez-le-feu sans garanties de sécurité, chacun à son tour, le président Donald Trump et le vice-président James D. Vance ont accusé Volodymyr Zelenski d’être « irrespectueux » envers les États-Unis et envers leur président. Au moment le plus fort de cet échange au vitriol, Donald Trump lance à l’endroit de Zélinsky « Vous n’êtes pas dans une bonne position. Vous n’avez pas les cartes en main. » « On n’est pas en train de jouer aux cartes », réplique Zélinsky. « Je suis très sérieux, vous êtes en train de jouer avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la troisième guerre mondiale. Ce que vous faites est irrespectueux envers mon pays qui vous soutient, qui vous a soutenu… », réagi Donald Trump. Et M. Vance d’ajouter que le monde avait atteint ce point, en partie à cause des actions de l’administration Biden, en précisant qu’il était temps de recourir à la diplomatie et de cesser d’emmener les gens en tournée pour faire de la propagande de guerre ; une guerre qui selon Donald Trump aurait été pliée en deux semaines sans l’aide américaine.

« Je veux la PAIX »

« Vous nele ressentez pas maintenant, mais vous le ressentirez à l’avenir », persiste Zelensky. L’impertinence de trop qui fait sortir le président américain de ses gonds « Vous savez quoi ! Ne nous dites pas ce que nous allons ressentir. Nous essayons de résoudre un problème. Ne nous dites pas ce que nous allons ressentir, car vous n’êtes pas en position de nous le dicter. Vous n’êtes pas en position de nous dicter, ce que nous allons ressentir. Nous allons nous sentir très bien ! »

La rencontre s’est terminée en queue de poisson, mais la joute, pour ne pas dire le combat de rue, s’est poursuivie sur les réseaux sociaux. Sur sa plateforme Truth, le président Trump a aussitôt posté : « Nous avons eu une réunion très significative à la Maison-Blanche aujourd’hui (…) Nous avons appris beaucoup de choses qui n’auraient jamais pu être comprises sans un dialogue sous un tel feu et une telle pression. C’est incroyable ce qui ressort de l’émotion, et j’ai déterminé que le président Zelensky n’est pas prêt pour la paix, si l’Amérique reste impliquée, car il estime que notre implication lui donne un grand avantage dans les négociations. Je ne veux pas d’avantage, je veux la PAIX. Il a manqué de respect aux États-Unis d’Amérique dans son prestigieux Bureau ovale. Il pourra revenir quand il sera prêt pour la paix. »

Bien avant cette rencontre, Donald Trump avait déjà qualifié Vlodymyr Zelensky de « dictateur » qui refuse d’organiser l’élection présidentielle. De son côté, ce dernier avait interdit le réseau Truth en Ukraine. Dans ces conditions le président français Emmanuel Macron a été très mal inspiré d’insister auprès du président américain pour qu’il reçoive M. Zelensky, avant de poursuivre les négociations avec la Russie.

Cette rencontre va sans aucun doute provoquer des réactions, pour ne pas dire des remous, dans les sphères du pouvoir aux États-Unis et chez leurs alliés traditionnels. Cela dit cette prise de bec est révélatrice de la volonté de l’actuelle administration américaine de s’affranchir des gigantesques groupes de pression -qu’on appelle État profond- et de s’éloigner de l’esprit de meute qui caractérise certains pays occidentaux. À ce propos, cet évènement peut amorcer un énorme bouleversement dans le monde.

D. S.