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Exil forcé des Gazaouis. L’Arabie voit rouge

La politique du gourou fouettard ne marche plus. L’Égypte et la Jordanie disent non au plan de Donald Trump de déplacer les Palestiniens de Gaza et de s’emparer de leurs terres ancestrales. Plus surprenant, c’est l’Arabie Saoudite qui sort de ses gonds en mettant au-devant de la scène des acteurs parmi les plus sceptiques quant à l’intérêt d’une éventuelle normalisation des relations avec Israël.

Turki al-Fayçal : le keffieh palestinien ceint de l’iqal noir

Dans le royaume wahhabite, le ton est d’abord donné par le prince héritier, Mohamed Ben Salman. Contrairement aux certitudes du président Trump, exposées le 4 février courant, sur l’inconditionnalité de l’Arabie d’établir des relations diplomatiques avec Israël, le prince saoudien réitère sa position selon laquelle aucun pas ne se fera, en ce sens, sans la reconnaissance de l’État de Palestine. L’engagement du président américain, en lieu et place des autorités saoudiennes, apparemment, sans consultations préalables, passe mal à Ryad, comme ce fut d’ailleurs le cas pour Amman et le Caire. « Ils le feront. Ils le feront. Ils le feront, oui. Nous faisons beaucoup pour eux, et ils le feront », lâche, le 30 janvier dernier, depuis le bureau ovale, le président américain à propos de l’Égypte et de la Jordanie.

Mais avec la montée en puissance des BRICS, les relations entre États ont considérablement évolué. Ce que d’aucuns, le braquet toujours rivé sur l’ambiance des plateaux TV des années 1970, n’ont toujours pas compris.

Fait inhabituel, après M. Bensalman, récemment sur CNN, ce fut au tour du prince Turki al-Fayçal, ex-responsable du renseignement saoudien et une des personnalités les plus réticentes de la monarchie à propos d’un éventuel rapprochement avec Israël, qui monte au créneau.

Coiffé d’un Keffieh palestinien, pour la première fois, tout un symbole, au lieu du shemagh – le foulard traditionnel saoudien avec des motifs en damiers rouges et blancs- ce dernier s’aligne totalement sur les positions du Palestinien Mostapha Berghouti, invité de la même émission. Jugeant la proposition de Donald Trump « de fantaisie inacceptable », le Saoudien ajoute que « la communauté internationale n’acceptera pas de nettoyage ethnique au 21e siècle ». Et le prince d’ajouter que « le problème en Palestine, ce ne sont pas les Palestiniens, mais l’occupation israélienne et ce fait est évident et bien compris par tout le monde ».

L’intervention de Turki al-Fayçal, après celle du prince héritier, ne pouvait pas se faire, en des termes aussi crus et drus, sans l’aval des plus hautes autorités du royaume, probablement, du roi Benselman lui-même. Ce qui, peut-être, témoignerais, non seulement d’une nouvelle ligne politique, mais éventuellement de remaniements latents au sein de la classe dirigeante du pays.

Pour Netanyahou qui pense avoir obtenu un blanc-seing, après son dernier déplacement à Washington, et une expropriation par étapes, de la bande de Gaza, ce fut la douche froide. Enfermé, comme d’habitude, dans un déni total de réalité et considérant que l’enclave palestinienne était déjà sa propriété, il use de sarcasmes pour recommander aux Saoudiens d’accueillir les Gazaouis sur une partie de leur territoire. Un mirage que Ryad voit en rouge.

D. S.

Visionner l’intervention du prince Turki al-Fayçal : https://www.tiktok.com/t/ZT2kUuWYX

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un commentaire le “Exil forcé des Gazaouis. L’Arabie voit rouge”

  1. Avatar de Inconnu
    kar février 13, 2025 à 9:33 #

    thierry meyssan voit ça autrement.

    « la semaine dernière, Thierry Meyssan avait défendu une position complexe sur la question palestinienne. Il déclarait que, d’un point de vue français et en pensant à la justice, il défendait le droit au retour des Palestiniens, mais que d’un point de vue palestinien et en pensant au sort de la population, il préconisait d’abandonner la Palestine et d’accepter le plan Trump.

    Certains auditeurs l’ont alors qualifié « d’agent des sionistes », sans se rendre compte que c’est la position que Yasser Arafat avait défendue.

    D’un côté, il avait inscrit,dans la charte de l’OLP, la création d’un État unique pour les Palestiniens et les Israéliens avec le principe « un homme une voix ». D’un autre, il avait organisé le transfert des Palestiniens d’abord en Jordanie (“septembre noir”), puis au Liban (la guerre civile).

    Thierry Meyssan revient sur ces apparentes contradictions pour expliquer sa conception de la morale et de la politique. »

    https://www.voltairenet.org/article221803.html

    https://www.youtube.com/watch?v=S4o8O8LlDLE

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