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Les journalistes gazaouis mettent la communauté internationale devant ses responsabilités

C’est l’un des passages les plus poignants de la récente déclaration des journalistes et professionnels de l’information de la bande de Gaza. Résultat d’un travail collectif, texte, à la fois précis et chargé d’émotions a été lu par le jeune journaliste (21 ans à peine), Abou Baker Abed devant ses collègues, réunis pour l’occasion. Il fera sans doute date. Selon le dernier décompte établi par la militante des droits de l’homme Eva Karen Barlett, pas moins de 203 journalistes et professionnels de de l’information liquidés par l’armée israélienne

Les journalistes gazaouis s’adressent au monde et veulent réveiller la sombre endormie, la conscience humaine (c. écran-DR)

 Nous vous livrons, ci-dessous l’intégralité de cette déclaration. Seuls les intertitres sont de la rédaction. En hors-texte nous publions la transcription originale (en anglais).

« Ces mots ne sont pas les miens, mais les mots de chacun d’entre vous, ici présent, après 459 jours du génocide le mieux documenté et le premier diffusé en direct, de l’histoire. Ces derniers jours, nous avons inlassablement rendu compte de ce génocide, de manière approfondie et détaillée. C’est bien un génocide contre nous que nous avons documenté dans des camps de tentes de fortune et sur nos lieux de travail. Ce sont vraiment les lieux où nous nous sommes réfugiés dès le premier jour. Vous nous avez vu verser des larmes sur nos proches, nos collègues, nos amis et les membres de nos familles.

Vous nous avez vus nous faire tuer de toutes les manières possibles. Nous avons été immolés, incinérés, démembrés, éventrés et plus récemment morts de froid. De quelles autres manières voudriez-vous nous voir tuer pour que vous puissiez agir et arrêter l’enfer qui nous est infligé ? Il n’y a pas de mots pour décrire ce que nous avons vécu.

Vous avez vu nos corps devenir fragiles, amaigris et épuisés, mais nous n’avons jamais cessé. Nous n’avons jamais cessé de vous dire la vérité, de vous relater ce qui se passe et de vous dire que nous sommes génocidés afin de raviver votre gisante conscience, pour aider une population qui a vu toutes sortes de tortures et goûté à toutes sortes de morts.

Aujourd’hui, nous sommes tous, là, face à l’impunité dont jouit Israël à notre égard et nous ne savons pas combien de journalistes devraient être encore tués pour que vous puissiez vraiment agir et mettre fin à cette impunité.

Notre message est très clair : nous sommes des journalistes et nous sommes des journalistes palestiniens. Nous avons été abandonnés par la communauté internationale, en particulier par les médias internationaux. Nous n’avons reçu aucun soutien, aucun mot de soutien. Même les dossards de presse que nous portons, en ce moment, nous désignent comme une cible. Ils ne nous protègent pas du tout ! Mais oui, parce que nous sommes Palestiniens, peut-être que si nous étions habillés ukrainiens ou dans toute autre nationalité avec des cheveux blonds et des yeux bleus, le monde se déchaînerait et accourrait vers nous. Mais parce que nous sommes Palestiniens, nous n’avons qu’un seul droit, celui de mourir et d’être mutilés. En fin de compte, nous ne faisons que documenter un génocide contre nous-même.

C’en est assez après presque un an et demi. Nous voulons que vous soyez à nos côtés, pied à pied, car nous sommes comme tous les autres journalistes, reporters et travailleurs des médias du monde entier, quelle que soit leur origine, leur couleur ou leur race. Le journalisme n’est pas un crime et nous ne sommes pas une cible.

Traitement par Dahmane SOUDANI

Visionner la vidéo (en Anglais) : https://www.tiktok.com/t/ZTYKg1aVe

These are not my words, but the words of every single one here standing here after 459 days of the most well documented and first live streamed genocide in history. For these days we’ve been reporting tirelessly extensively and thoroughly on this genocide. It’s indeed genocide against us which we’ve been documenting in makeshift tented camps and workplaces. They are really the places we’ve taking shelter as shelter since day one. You have seen us shedding tears over our loved ones, colleagues, friends, and family members.

You’ve seen us killed in every possible way. we’ve been immolated , incinerated, dismembered and disembowled and recently we’ve been freezing to death. What more ways should you be seeing us killed in so that you can move and act and stop the hell inflicted upon us? There are no words to describe what we’ve been going through. Because you’ve seen our bodies how they’ve become fragile, skinny and fatigued, but we never stopped. We never stopped to tell you the truth, to narrate our stories and to tell you that we are being genocided to move your dead conscience, to help a population that has seen every sort of torture and tasted every type of death.

Today we’ve all standing here after Israel’s impunity against us and we don’t know how many journalists should be killed so you can really act and stop Israel’s impunity against us?

Our message is very clear, we are journalists and we are Palestinian journalists. We have been let down by the international community, particularly the international media organizations.  We haven’t seen any sort of support, a single word of support. Even the press vests we’re wearing right now mark us as a target. They do not protect us at all! But yes, because we are Palestinians, maybe if we wear Ukrainians or of any other citizenship with blonde heir and blue eyes, the world will rage and run for us. But because we’re Palestinians, we have only one right which is to die and be maimed. Finally, we are just documenting a genocide against us. It is enough after almost a year and half. We want you to stand foot by foot with us, because we are like any other journalists. Reporters, and media workers all accross the globe no matter the origin, the color, or the race. Journalism is not a crime and we are not a target.   

      

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