Deux jours après la confirmation de son élection, par le Congrès, Donald Trump, le président élu, met en ligne une vidéo de l’un des universitaires américains les plus résolus à combattre le régime de Netanyahou.
La vidéo en question est un brûlot du célèbre professeur de Columbia University, à New York, Jeffrey Sachs. L’universitaire commence par démonter la machine à cracher de l’intox en prenant l’exemple de la déstabilisation, une décennie durant, de la Syrie. « « Toutes les guerres ont été bidons (prétextes fallacieux). Certaines guerres n’ont jamais été annoncées au peuple américain. Par exemple, la guerre en Syrie. Et vous pouvez entendre des journalistes adultes qui mentent comme des dingues ou qui sont ignorants au-delà de ce que l’on peut imaginer, dire de la guerre en Syrie : oh ! oui, la Russie est intervenue en Syrie. Eh bien ! Savez-vous qu’Obama a chargé la CIA de renverser le gouvernement syrien, quatre ans avant l’intervention de la Russie ? Quelle absurdité ! Et combien de fois le New York Times a-t-il parlé de l’Opération Timber Sycamore[1], qui était l’ordre présidentiel donné à la CIA pour renverser Bachar al-Assad ? Trois fois en dix ans ! Ce n’est pas de la démocratie, c’est un jeu et c’est un jeu de narration », assène magistralement Jeffrey Sachs avant de prendre l’exemple de l’Irak pour rappeler que la deuxième guerre du Golfe, menée contre ce pays, à partir du 20 mars 2003, n’avait rien à voir avec l’hypothèse de sa possession d’une quelconque arme de destruction massive, mais répondait à une demande d’Israël.
Vendre une guerre au peuple américain pour satisfaire Netanyahou
« Pourquoi les États-Unis ont-ils envahi l’Irak en 2003 ? Eh bien ! Tout d’abord, il s’agissait de prétextes totalement bidons. Ce n’était pas : Oh ! nous avions tellement tort qu’ils n’avaient pas d’armes de destruction massive ! En fait, ils ont organisé des groupes de réflexion à l’automne 2002 pour savoir ce qui pourrait permettre de vendre cette guerre au peuple américain ; Abe Schultzky[2], si vous voulez le nom du génie des relations publiques. Ils ont organisé des groupes de réflexion sur la guerre. Ils voulaient la guerre tout le temps. Leurs soucis, c’est de trouver comment vendre la guerre au peuple américain, , comment effrayer le peuple américain. C’était une guerre bidon ! D’où vient cette guerre ? Vous savez quoi ! C’est assez surprenant que cette guerre vienne de Netanyahou en fait. Vous savez ? C’est bizarre ! », détaille l’universitaire.
Netanyahou « un obsessionnel obscure »
« La réalité est que Netanyahou[3] a eu, depuis 1995, la théorie selon laquelle la seule façon de se débarrasser du Hamas et du Hezbollah était de renverser les gouvernements qui les soutiennent. C’est-à-dire l’Irak, la Syrie et l’Iran. Ce type n’est rien si ce n’est un obsessionnel. Il essaierait encore de nous faire combattre l’Iran, aujourd’hui, cette semaine. C’est un fils de p. profondément obscure. Désolé de vous le dire (ainsi), parce qu’il nous a entraînés dans des guerres sans fin et à cause du pouvoir de tout cela dans la politique américaine, il a obtenu ce qu’il voulait. Mais cette guerre était totalement bidon. Alors, qu’est-ce que cette démocratie contre la dictature ? Allons ! Ce ne sont, même pas, des expressions compréhensibles”, professe le professeur Sachs Si de telles clarifications du professeur Jeffrey Sachs, sont somme toutes régulière et somme toute attendues, l’initiative de Donald Trump étonne plus d’un. Ni les concessions faites à Israël au cours de son premier mandat, ni la formation de sa future administration ne laissent supposer une telle sortie. Elle intervient deux jours après la confirmation par le Congrès des résultats de son élection à la magistrature suprême du pays, le même de l’adoption par la chambre des représentants de sanctions contre la CPI pour avoir délivré des mandats d’arrêt contre Netanyahou et Galant et la veille de l’audience au cours de laquelle Trump se verra signifier, par le juge de New York Manuel Merchan, la sentence du tribunal dans l’affaire de l’actrice de pornographie Stormy Daniels.
Dahmane SOUDANI
[1] L’Opération Timber Sycamore est un programme clandestin géré par la CIA et soutenu par divers services de renseignement arabes, notamment celui de l’Arabie Saoudite. Lancé en 2012 ou 2013, il fournit de l’argent, des armes et une formation aux forces dites « rebelles » qui combattent en Syrie. Selon plusieurs responsables américains, le programme a servi à former des milliers de rebelles.
L’existence du programme a été révélée par le site web du U.S. Federal Business Opportunities lorsqu’il a sollicité publiquement des contrats pour expédier des tonnes d’armes en provenance d’Europe de l’Est à aqaba, en Jordanie. Ce programme a inondé le marché noir, au Moyen-Orient en armes dont des fusils d’assaut, des mortiers et des grenades propulsées par des fusées (source Wikipédia)
[2] Qui est Abram N. Shulsky ?
Abram N. Shulsky est chercheur principal au Hudson Institute, où il travaille sur les questions du Moyen-Orient et les aspects idéologiques de la lutte contre le terrorisme. Son programme de recherche actuel comprend une enquête sur la manière dont les États-Unis peuvent se préparer au mieux aux aspects économiques et financiers d’une concurrence à long terme avec la Chine.
Avant de rejoindre Hudson, le Dr Shulsky a été conseiller du sous-secrétaire à la Défense pour la politique de 2001 à 2009, traitant principalement des questions liées à l’Irak et à la guerre mondiale contre le terrorisme. Dans ses postes précédents, il a été consultant sur les affaires de sécurité nationale auprès de la RAND Corporation et du Bureau d’évaluation du réseau au sein du Bureau du Secrétaire à la Défense (OSD) ; directeur de la politique de contrôle des armes stratégiques au sein de l’OSD, représentant par intérim du secrétaire à la Défense aux pourparlers nucléaires et spatiaux avec l’ex-Union soviétique, directeur du personnel minoritaire du Comité sénatorial spécial du renseignement, assistant législatif du sénateur Daniel Patrick Moynihan pour les questions de renseignement et membre du personnel de planification des politiques au sein du Bureau du sous-secrétaire à la Défense pour la politique.
[3] Intervenant devant le congrès, peu de temps avant le déclenchement de la deuxième guerre du Golfe Netanyahou maugrée : « Nous avons compris qu’avec des armes nucléaires, Saddam mettrait en danger notre survie-même et aujourd’hui, les États-Unis doivent détruire ce même régime. »


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