Ce lundi, cinq jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Liban et Israël, le front s’embrase de nouveau.
Après des dizaines de violations du cessez-le-feu (une quarantaine selon certaines sources) par l’armée du prévenu Netanyahou, le Hezbollah a fini par répliquer, ce lundi, en tirant des salves d’obus sur le site de Roueissat el-Alam sur les collines, revendiquées par la Syrie, le Liban et Israël, de Kfarchouba (au sud-est de Marjayoun).
Du coup, Netanyahou qui, jusque-là, crissait à qui veut l’entendre, que le cessez-le-feu ne signifie pas la fin de la guerre pour justifier ses violations répétées de la trêve (un non-sens absolu), s’égosille, à présent, à scander qu’il s’agit là d’une « violation sérieuse » du cessez-le-feu. Un brouillage de pistes difficile à démêler.
Le jeu trouble d’Erdogan
Il convient de rappeler, à ce propos, que le jour-même de l’entrée en vigueur de cette trêve sous l’égide des Américains avec une association, au dernier moment, des Français, bizarrement les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham (al-Nosra), la branche syrienne d’al-Qaïda appuyés par d’autres groupes armés et dans ce contexte, curieusement soutenus par la Turquie d’Erdogan ont attaqué Alep, la métropole du nord-est de la Syrie et deuxième ville du pays. Lourdement armés les terroristes d’al-Nosra, estampillés à l’unisson ou presque « rebelles » par la presse occidentale, ont pris l’armée syrienne par surprise et, depuis, contrôlent une partie importante d’Alep.
Cette offensive des extrémistes représente un coup dur pour le Hezbollah qui voit ainsi sa profondeur stratégique mise à mal. C’est sans doute parce qu’ils avaient été informés de ces mouvements que les héritiers de Hacène Nasr Allah ont accepté pratiquement sans exigences particulières le cessez-le-feu avec Israël.
« Une attaque majeure a été menée en Syrie et il est évident qu’il y a une coordination entre Erdogan et Netanyahou, car cette attaque est dans l’intérêt de Netanyahou d’affaiblir la Syrie et d’amoindrir le pont de soutien de la résistance. Tout a montré qu’il (Erdogan) n’est pas un ennemi de Netanyahou. Il a refusé d’empêcher le pétrole de Bakou à destination d’Israël. Le commerce continue malgré les affirmations contraires. Il y a de très fortes preuves qui le démontrent. Les relations politiques et commerciales se poursuivent. Le moment de relancer cette sale guerre contre la Syrie est, de ce fait, très important », déclarait, hier, l’analyste et universitaire iranien Seyed Mohammad Marandi.
Dahmane SOUDANI


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