L’Europe semble abandonner son inconditionnalité aveugle, moralement suicidaire.
La décision prise, ce jeudi, par la Cour pénale international (CPI), visant Benjamin Netanyahou et son ex-ministre de la Défense Gallant, semble avoir eu l’effet d’un véritable électrochoc. Ceux qui, par leur soutien rampant au génocide et à la cruauté, sans limite, des dirigeants israéliens envers les Palestiniens avaient par le passé, fait preuve d’indifférence ou de complicité à peine voilée, renoncent subitement à leur inconditionnalité coupable.
Josep Borrell, vice-président de la Commission européenne et haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a pris la parole, le même jour , pour appeler à l’application de la décision de la CPI. « La tragédie à Gaza doit cesser », interpelle-t-il d’entrée de jeu. « À présent, je vais être très sobre dans mon commentaire. Ce n’est pas une décision politique. C’est une décision d’un tribunal, d’un tribunal de justice, d’un tribunal international », rappelle Josep Borrell avant de conclure : « La décision du tribunal doit être respectée et mise en œuvre. Je prends donc acte de la décision de la Cour pénale internationale de délivrer des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Netanyahou, l’ancien ministre de la Défense M. Gallant et le chef du Hamas M. Deif. Cette décision est une mesure contraignante pour tous les États, tous les États faisant parties de la Cour ; ce qui inclue tous les membres de l’Union européenne, qui sont tenus de mettre en œuvre cette décision de la Cour. »
Des sénateurs américains en colère
À l’opposé, aux États-Unis, le sénateur républicain de Caroline du Sud, Lindsey Olin Graham, connu pour ses positions sulfureuses, menace d’introduire une loi qui imposera des sanctions à tous les pays qui oseront appliquer la décision de la CPI. Il risque tout simplement de tomber sous le coup du délit d’entrave au fonctionnement d’une juridiction internationale. Qu’à cela ne tienne ! Dans l’un de ses nombreux Tweets, l’élu de la Caroline du Sud dévoile le fond de sa pensée. « Nous ne pouvons pas laisser le monde croire un seul instant qu’il s’agit d’un exercice légitime de la compétence de la Cour contre Israël, car cela signifie que nous pourrions être les prochains », s’épanche-t-il
Comme un délire ne vient jamais seul, Thomas B. Cotton, le sénateur républicain de l’Arkansas, menace quant à lui, de pousser à l’invasion des Pays-Bas, sans doute pour décapiter la CPI. Quelle dépravation !
Dahmane SOUDANI



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