« La mère de l’univers », comme se plaisent à la désigner les Égyptiens eux-mêmes, bouge et quand celle-ci se met en mouvement, elle enfante toujours de quelque chose.
Des vidéos montrent d’importantes manifestations à travers le pays et surtout au Caire. Les premiers signes de cette agitation ont commencé à apparaitre lundi 4 novembre, lorsque des groupes de citoyens ont envahi les locaux de certains médias à la recherche de documents sur l’entrée probable, au début du mois, au port d’Alexandrie, du cargo allemand Katherine, chargé d’armes et de munitions à destination d’Israël et au franchissement du canal de Suez, apparemment le 2 novembre courant, par un bâtiment de guerre israélien, arborant les drapeaux Égyptien et Israélien. Plusieurs pays dont le Zimbabwe, le Portugal, Malte et la Croatie ont refusé au navire allemand, signalé par Amnesty International, depuis plus de deux mois, d’accoster dans leurs ports.

Faisant preuve d’une vassalisation nauséabonde, les autorités égyptiennes ont ainsi dérogé au principe universel de ne pas faciliter le transit d’armes destinées à des organisations coupables de crime de génocide.
La dernière ligne rouge est franchie
Toute honte bue, les officiels égyptiens ont nié l’accès au port d’Alexandrie du bâtiment allemand, alors que le système électronique de gestion du transit fait état de la présence du cargo Catherine, chargé d’armes et de munitions. Le ministère des Transports a, également, mentionné l’accès de ce navire au port égyptien avec « une cargaison destinée du département de production de l’armement ».
Selon plusieurs sites crédibles la cargaison a été déchargée par l’armée égyptienne et transférée par voie terrestre aux militaires israéliens. Elle serait passée par le poste frontière (Rafah) au niveau duquel les sionistes bloquent, sans gêne aucune, l’accès des moyens de premières nécessités destinés aux Gazaouis.
Face aux turpitudes du régime al-Sissi qui va jusqu’à mettre en péril les intérêts existentiels de son pays pour des susceptibilités idéologiques qu’il pense avoir avec le Hamas, la mort dans l’âme, les Égyptiens ont toujours fait le dos rond, mais l’affaire de ces deux navires est la goutte qui a fait déborder le vase. Pour les populations d’Égypte, déjà mortifiée par le massacre de masse dont sont victimes leurs frères palestiniens, la dernière ligne rouge est ainsi franchie et en toute logique leur principal slogan tourne autour du départ immédiat du président égyptien.
Dahmane SOUDANI




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