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Un criminel de guerre au perchoir du Congrès

Alors qu’on dénombre l’on dénombre 39 145 gazaouis tués par l’armée israélienne, sous le commandement de Netanyahou, dont 75% sont des femmes et de enfants -soit près de 4 000 victimes par mois sans compter les victimes encore ensevelies sous les décombres- et 90 257 blessés, depuis le mois d’octobre dernier, Netanyahou est invité à une plénière du Congrès américain pour intervenir devant les « représentants » du peuple de ce pays ; alors même 56% des électeurs démocrates pensent qu’Israël est en train de commettre un génocide à Gaza -et comme par hasard, sur cette question, il n’y a plus de sondage depuis plus de deux mois-.

En réalité, c’est Netanyahou qui a demandé à être reçu par le Congrès et à intervenir devant les parlementaires américains -une considération rarement accordée à un chef d’État-. Électoralisme oblige !  la majorité des élus des deux chambres, démocrates comme républicains a obtempéré à cette injonction. Une situation qui n’est pas du goût de plusieurs élus, essentiellement démocrates et apparentés dont certains refusent d’assister à ce « théâtre politique au nom du Département d’État. » pour reprendre l’expression du représentant républicain du Kentucky, Thomas Massie. Les défections les plus significatives sont celles de Kamala Harris, potentielle candidate démocrate pour la présidentielle de novembre prochain et de l’influente Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des représentants.

« L’exécution par Israël de sa guerre à Gaza sous la direction du Premier ministre Netanyahou, avec 39 000 Palestiniens morts et 90 000 blessés, est une stratégie brutale au-delà de tout niveau acceptable d’autodéfense …) Je ne me lèverai pas pour encourager son actuel Premier ministre, lors de la session conjointe de demain. » a déclaré, hier mardi, le sénateur démocrate Dick Durbin. « En permettant au Premier ministre Netanyahou de s’adresser à une assemblée conjointe du Congrès, ce sera la première fois dans l’histoire américaine qu’un criminel de guerre se verra accorder cet honneur », s’élève le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders. Ce n’est pas Alexandria Ocasio-Cortez qui le contredira. Dans un poste, mis en ligne sur X, la représentante de New York plaide : « « 40 000 Palestiniens sont morts. Les otages ne sont pas chez eux. Netanyahu est un criminel de guerre. Je boycotterai son discours. »

« Netanyahu est un criminel de guerre qui commet un génocide contre le peuple palestinien. « Il est tout à fait honteux que les dirigeants des deux partis l’aient invité à s’adresser au Congrès. Il devrait être arrêté et envoyé devant la Cour pénale internationale », s’insurge pour sa part, la représentante du Michigan, Rashida Tlaib, la seule membre palestino-américaine du Congrès.

Pour ce qui le concerne, le représentant membre du Parti républicain, Thomas Massie, (Kentucky) a déclaré, cette semaine, sur X, qu’il n’assistera pas au discours Netanyahou. « Aujourd’hui, le Congrès entreprendra un théâtre politique au nom du Département d’État. La raison pour laquelle on a demandé à Netanyahou de s’adresser au Congrès est de renforcer sa position politique en Israël et de réprimer l’opposition internationale à sa guerre (…) Je n’ai pas envie d’être un accessoire donc je n’y serai pas », explique-t-il.

À l’extérieur du Capitole, plusieurs milliers de manifestants exigent l’arrestation de Netanyahou.

Dahmane SOUDANI

Plutôt dans la semaine, le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson a adressé une lettre aux participants, du genre plutôt musclé, mettant en garde tout invité ou parlementaire contre toute forme de perturbation de l’intervention de Netanyahou. « En raison de l’attention suscitée par le discours du Premier ministre, la présence policière sera renforcée autour du complexe du Capitole et dans la salle de la Chambre. Dans l’intérêt de toutes les personnes impliquées, nous appliquerons une politique de tolérance zéro pour les troubles dans le bâtiment« , avertit Mike Johnson dans son courrier dont une copie a été obtenue par Newsweek. « Si un membre crée des troubles, le sergent d’armes (officier de police) demandera que de telles actions cessent immédiatement, et nous espérons que cette demande sera entendue », poursuit la missive du président de la chambre des représentants. Puis, ajoutant un nouveau tour de vis, l’élu de la Louisiane ajoute : « Tous les membres doivent bien vouloir informer leurs invités que toute perturbation des travaux de la Chambre constitue une violation des règles et peut exposer les contrevenants à des poursuites. En cas de perturbation, le sergent d’armes et la police du Capitole retireront le(s) visiteur(s) incriminé(s) de la galerie et le soumettra à l’arrestation. » Autant que ce sera une session sous système d’exception instauré pour des raisons inavouées parce qu’inavouables.  Par l’imposition d’une « communication » mono-source en prenant soins d’éliminer tous les bruits nécessaires à sa mise à l’épreuve, on a tout simplement voulu sacraliser ce qui à se trouve l’opposé du sacré ; un plaidoyer, d’un autre âge, pour la croyance en lieu et place de la conviction. On n’est pas à une dérive près. Quant à la liberté d’expression… !  

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