France. RN : la douche froide

Selon des derniers chiffres du ministère français de l’Intérieur, le premier parti d’extrême droite qui briguait la majorité absolue, avec à la clé, un premier ministre issu de ses rangs, tombe de haut. Sur les 501 sièges conquis lors de ce deuxième tour, le RN n’en obtient que la maigre moisson de 88. Loin derrière Ensemble d’Emmanuel Macron 148 sièges et le Nouveau Front populaire (NFP) 146 sièges.

Mais au premier tour, ces trois partis ont respectivement, déjà décroché 37, 2 et 32 sièges ; ce qui incontestablement place le NFP en tête avec 178 élus à l’Assemblée nationale, suivi d’Ensemble 150 parlementaires et en lanterne rouge de ce trio le RN 125 élus.

Reconquête, le Parti communiste français et le Parti radical de gauche ont disparu dans le décor des inconnus, pour reprendre une formule chère à Mac Orlan.

Cela dit, la majorité absolue étant à 289 sièges, aucun de ces partis ne peut gouverner seul et les réserves chez les sensibilités proches de chacune des trois premières formations politiques sont limitées. À moins d’un compromis entre le NFP et Ensemble, on risque de s’acheminer vers une situation de blocage.  

La chute de l’extrême droite ne l’empêche pas d’être un élément marquant, voire la première force du paysage politique français. Dans les circonscriptions concernées par ce deuxième tour des législative pas moins de 8 745 080 voix (32% des suffrages exprimés) ont été portées sur ses candidats contre 7 005 508 votes (25,68%) pour le NFP et 6 314  525 bulletins (23,15%) pour Ensemble/majorité présidentielle.

Quoi qu’on dise, comme tout extrémisme, l’extrême droite ne menace pas que les émigrés. Elle représente une menace existentielle pour les pays elle se développe et menace la paix et la sécurité dans le monde. Reste qu’en France, ce qu’on appelle les élites, ne s’excitent à propos de la monté de l’extrême droite qu’à l’occasion des élections, moments de fusion et/ou de rupture où elle risque de s’emparer du pouvoir. Dans l’Hexagone particulièrement, on ne s’est jamais sérieusement penché sur les facteurs qui font que l’extrême droite se renforce et tenté de les traiter. On est plutôt dans une logique d’instrumentalisation de la bête comme variable d’ajustement politique. Mais c’est incontestablement jouer avec le feu !

Dahmane SOIUDANI

Résultats détaillés du second tour des législatives

Synthèse. Second tour