À propos de l’article

Avatar de MaghNord News

Information sur l'auteur

Continuous news from both sides of the Atlantic

USA. Le mouvement universitaire de soutien à Gaza et à la Palestine violenté

Les pro-israéliens arrivent à l’UCLA (c. écrans-DR)

Aux États-Unis, pour le mouvement de solidarité avec Gaza et la Palestine, la semaine à mal débuté. Dans la nuit de mardi à mercredi, la police est intervenue à l’université de Colombia à New York pour déloger les étudiants par la force. Le même jour à l’autre bout du pays, peu avant minuit, à l’université de Californie Los Angeles (UCLA) un groupe de pro-israéliens, composé de 100 personnes, a violemment attaqué le campement pacifique des étudiants solidaires de Gaza et de la Palestine. Les agresseurs, des sionistes et des membres du groupe suprématiste d’extrême droite Proud Boys, étaient armés de bâtons et de projectiles divers et n’ont pas hésité à les utiliser. Ils ont également tiré des feux d’artifice sur le campement dans le but évident d’y mettre le feu. Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent les assaillants battant et mettant à terre des étudiants en scandant « deuxième Nakba », en référence au nettoyage ethnique de 1948 et à l’expulsion des Palestiniens de leur terre.

Jill Stein bousculée (c. écran-DR)

Tôt ce matin, près de 48h après la descente musclée des pro-israéliens, la police est intervenue pour déloger les étudiants solidaires de la Palestine avec, à la clé 130 arrestations..

Déjà, samedi dernier, à l’Université Washington à St. Louis, dans le Missouri, le Dr Jill Stein, 73 ans, candidate des écologistes à la présidentielle de novembre prochain avait été violemment bousculée. Usant de son vélo, un policier l’a poussée en arrière avant qu’elle ne soit arrêtée. Elle a passé pas moins de 7h en garde-à-vue.  

Récemment également, Medea Benjamin, 72 ans, l’une des militantes pacifistes les plus influentes aux États-Unis, avait été arrêtée et subi, en public, une fouille corporelle jusqu’à l’entre-jambes. Elle a été soumise à ce traitement humiliant, tout simplement parce qu’elle avait interpelé, au cours d’une réunion publique, Lloyd Austin, secrétaire d’État à la Défense, sur l’aide militaire accordée à Israël, au moment où cette entité commet un effroyable génocide à Gaza.

Medea Benjamin fouille corporelle en public (c. écran-DR)

Ces deux personnalités du monde politique et associatif américain sont issues de familles de confession juive. Et pourtant on n’a pas vu les habitués de l’émotionnalisme -l’émotion élevée au rang de propagande vulgaire-, monter au créneau pour pointer un quelconque antisémitisme. Et pour cause, ces deux grandes dames sont simplement du côté de la liberté et de la justice, du bon côté de l’histoire. Associer le judaïsme à tout ce qui sape les fondements essentiels des valeurs humaines est, sans aucun doute le pire et le plus abominable des antisémitismes.

Anthony Browman : Sommes-nous en démocratie ? (c. écran-DR)

Cette vague de répression n’est pas du goût du représentant démocrate Jamaal Anthony Browman qui, lors de la dernière réunion de la Chambre, y voit une grave atteinte à la liberté d’expression. « Monsieur le président, j’avais eu des armes pointées sur moi à plusieurs reprises par les forces de l’ordre, simplement parce que j’étais un homme noir en Amérique », rappelle-il. « Maintenant, je vois des armes brandies contre des manifestants pacifiques à l’université de Colombia. Quand j’avais onze ans, j’ai été victime de brutalités policières, simplement parce que je suis noir en Amérique. Maintenant, je vois cette brutalité infligée à des manifestants pacifiques à l’université de Colombia. Et pour quelle raison ? Simplement pour exercer leurs droits du Premier Amendement de se rassembler pacifiquement alors qu’ils protestent contre la punition collective et le meurtre de civils à Gaza, 100 000 tués et blessés, principalement des femmes et des enfants ; protester contre le transfert de ressources de nos contribuables à Benjamin Netanyahou pour qu’il poursuive ce meurtre de masse. C’est leur droit ! Ils sont censés nous mobiliser pour défendre ce que ce drapeau représente. Sommes-nous dans un État policier ou est-ce une démocratie ? (le président de séance tente de l’interrompe sous prétexte que son temps de parole est dépassé). Nous devons nous tenir aux côtés de nos jeunes et exiger la justice et la liberté pour les Palestiniens et pour tout le monde », plaide l’élu du 16e district de New York.

Dahmane SOUDaNI

Tags:, , , , , ,

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire