Les protestations se propagent, les manipulations et la répression montent de plusieurs crans.
Ce vendredi, cela fait, à peine, dix jours que les étudiants de l’université de Columbia (New York) ont lancé le mouvement contre le génocide en cours à Gaza et pour un cessez-le feu immédiat et permanent dans ce territoire enclavé par l’expansion de la colonisation israélienne. Aujourd’hui, cette vague de protestations des universitaires en herbe touche déjà une centaine de campus et s’est traduite par quelque 500 arrestations, dont certaines démesurément musclées, comme ce fut le cas à l’université d’État de l’Ohio, à l’université Bloomington dans l’Indiana et surtout à l’université Emory à Atlanta en Géorgie. Trop cher payé pour un mouvement intra-muros, pacifique et essentiellement déployé sous forme de sit-in et de camps de tentes.
À l’évidence, c’est un mouvement qui fait peur, tant il bouscule des tabous et transgresse les interdits ; interdits qui ne sont inscrits dans aucune loi, mais qui, de fait, rivalisent en coercition avec celle-ci.
À l’université de Yale (New Haven, Connecticut), lundi dernier, 47 étudiants ont, selon Yale News été arrêtés. Mais contrairement à l’université de Columbia, la police publique était présente, mais n’a pas participé à ces arrestations qui ont été effectuées par la police de l’université. Celle-ci s’est également chargée du démantèlement du camp.
Manipulations grossières
Contrairement à la propagande qui tente d’estampiller ce mouvement d’antisémite, à Yale, l’Organisation des étudiants juifs pour cessez-le-feu participe activement au mouvement. Et bel exemple de solidarité, de savoir vivre et de convivialité, selon la même publication, alors que les étudiants musulmans faisaient la prière du Maghreb (de fin de journée), de leur côté, les étudiants juifs organisaient un Seder, repas rituel qui représente le cœur des célébrations de la Pâque juive.
Hier, le sit-in était toujours visible à Yale et les étudiants espèrent pouvoir le maintenir 24h/24. Les responsables du mouvement sont conscients que l’approche de la fin de l’année académique n’est pas favorable à la poursuite du mouvement, mais d’ici là, ils espèrent trouver une forme pour le faire vivre pendant les vacances.
Par ailleurs, une manifestation à laquelle ont appelé une quarantaine d’organisations, de tout le Connecticut, sera organisée après-demain, dimanche à New Haven. Déployée sous les mots d’ordre « Arrêt du financement américain pour Israël », « Fin du siège de Gaza » et « Liberté pour la Palestine », elle partira du New Haven Town Green au niveau du 250 Temple Street. Pour les propagandistes de caniveaux, au moins, le Collectif organisateur juif de Hartford et la voix juive pour la paix à New Haven font partie des organisations qui appellent à cette manifestation.
Dahmane SOUDANI
MaghNord 
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