Gaza. Elle claque la porte pour ne plus « servir une administration qui permet de telles atrocités »

Après avoir passé une année au poste de responsable des Affaires étrangères en charge du Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail, Annelle Sheline, 38 ans, a claqué la porte de cette structure de l’administration américaine, mercredi dernier.

En cause, les atrocités commises à Gaza ! « Durant l’année écoulée, j’ai travaillé pour le bureau chargé de la promotion des droits de l’homme au Moyen-Orient. Je crois fermement en la mission et au travail de ce bureau. Cependant en tant que représentante d’un gouvernement qui permet directement ce que la Cour internationale de Justice a décrit comme pouvant plausiblement être un génocide à Gaza, un tel travail est devenu presque impossible. Incapable de servir une administration qui permet de telles atrocités, j’ai décidé de démissionner de mon poste au département d’État », explique Annelle Sheline.

Après le départ pour les mêmes raisons, en octobre 2023, de Josh Paul, directeur du Bureau des affaires politico-militaires du Département d’État, cette démission de protestation est la plus retentissante pour l’administration Biden.  

« S’il vous plaît, parlez pour nous ! »

Avant de commencer à parler autour d’elle de son intention de rendre le tablier, Mme Sheline n’avait pas l’intention de rendre son initiative publique. Elle voulait partir discrètement. « Mais j’ai décidé de la rendre publique, parce que, lorsque j’ai commencé à dire aux collègues que j’envisageais de démissionner à propos de Gaza, la réponse de tant de gens était : S’il vous plaît, parlez ! S’il vous plaît, parlez pour nous ! », relate la haut fonctionnaire sur le plateau de CNN, tout en décrivant une situation du genre plutôt délétère.  

« Beaucoup de gens son complètement horrifiés par la position du gouvernement américain sur cet horrible conflit et les actions des gouvernements israélien et américain (…). J’ai parlé à des superviseurs. J’ai pu parler avec un haut fonctionnaire de ma démission. Je pense qu’en fin de compte, beaucoup de gens à l’intérieur de l’État savent que c’est une politique horrible et ne peuvent pas croire que le gouvernement des États-Unis soit engagé dans de telles actions qui contreviennent si directement les valeurs américaines. Mais les dirigeants n’écoutent pas », détaille-t-elle.

Le sentiment d’humanité n’a peut-être pas totalement quitté la planète.

Dahmane SOUDANI