Évoquant des raisons de sécurité, des parlementaires bipartisans veulent couper le cordon ombilical entre les activités américaines, du groupe chinois, et la maison-mère.
Aux États-Unis, TikTok, la plateforme chinoise, sera fixé sur son sort cette semaine. Un groupe de travail parlementaire bipartisan américain a échafaudé un projet de loi visant à séparer les activités locales de la plateforme chinoise sous peine d’interdiction sur le territoire de l’Oncle Sam. Le projet de loi qui sera soumis, cette semaine à la Chambre des représentants exige purement et simplement de la filiale du groupe couvrant les États-Unis de rompre avec la maison-mère ByteDance dans un délai de six mois, à compter de la promulgation de la loi, sous peine d’interdiction totale. La mesure concerne également les diverses applications détenues par TikTok ; en clair il s’agit de créer une personnalité morale, pour les activités locales du groupe chinois, qui relève du droit américain et de fait un démembrement.
Problème sérieux, pour ses détracteurs, la plateforme chinoise compte plus de 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis et son interdiction sera très impopulaire et perçue comme un acte de censure. À ce titre plusieurs projets de loi visant la plateforme chinoise sont toujours au point mort.
Le panoptique ou l’art de voir sans être vu
Steve Scalise, le leader républicain de la chambre des représentants a annoncé, jeudi dernier, qu’il soumettra le projet de loi aux élus de la Chambre et le président Biden a promis de signer la loi si elle était adoptée par les parlementaires.
Cette initiative est engagée au motif que ByteDance pourrait transmettre au gouvernement chinois les données des 170 millions de TikTokers américains ; ce qui représenterait « un problème de sécurité nationale ». Pour ce, faire les parlementaires évoquent une nouvelle législation chinoise qui obligerait les organisations à contribuer à la collecte de renseignements – « à laquelle ByteDance serait probablement soumis » sans préciser de quelle législation il s’agit.
S’il arrivait à ce projet de loi d’être mené à son terme, la Chine ne se ferait pas priée pour prendre des mesures de rétorsion à l’endroit des réseaux sociaux américains. L’éventualité d’une réplique de l’Empire du Milieu fait partie de l’arsenal dissuasif envers ce protectionnisme communicationnel. Car en fait, c’est bien de cela qu’il s’agit.
Dans un monde qui aspire à plus de liberté d’information, d’aucuns ne rêvent que de panoptique, ce concept carcéral du XVIIIe siècle, développé par l’anglais Jeremy Bentham et qui consiste à voir tout le monde sans être vu.
Dahmane SOUDANI
MaghNord 
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