Biden. Un port alimentaire pour Gaza et plus d’armes pour l’Ukraine

Pour Washington, il n’y aura pas de soldats américains au sol, en Ukraine. Un désaveu pour le moins cinglant pour Emmanuel Macron.

Ce jeudi soir, dans son discours sur l’état de la nation (de l’union) Joe Biden a ouvert ce nouveau chapitre avec la question ukrainienne. « Si quelqu’un dans cette salle pense que Poutine s’arrêtera en Ukraine, je vous assure qu’il ne le fera pas », lance d’entrée de jeu le président américain qui néanmoins met un bémol à l’exaltation guerrière d’Emmanuel Macron en soutenant. « Mais l’Ukraine peut arrêter Poutine si nous nous tenons à ses côtés et si nous lui fournissons les armes dont elle a besoin pour se défendre. C’est tout ce que demande l’Ukraine (…) Ils ne demandent pas de soldats américains ».

À propos du massacre de masse en cours à Gaza, le locataire de la Maison-Blanche a appelé à un cessez-le-feu temporaire de 6 semaines pendant lequel seront libérés les otages. Pour les Palestiniens, un cessez-le-feu immédiat et permanent, un retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza et la libération de tous leurs compatriotes prisonniers dans les geôles israéliennes sont les trois conditions incontournables.

Le président Biden a, par ailleurs, plaidé pour la solution à deux États sans en préciser les contours. Passant sous silence l’origine des armes utilisées par Israël, il a déploré le nombre de morts palestiniens et soutenu que « L’aide humanitaire ne peut pas être une considération secondaire ou une monnaie d’échange ». L’occasion pour Joe Biden d’annoncer qu’il ordonne à l’armée américaine d’établir un port temporaire à Gaza afin que davantage d’aide humanitaire puisse parvenir aux Palestiniens. On a appris par ailleurs que le contrôle de cet équipement portuaire sera confié à Israël. En clair à ceux qui assiègent la bande de Gaza depuis plus de 16 ans et qui aujourd’hui, bloquent les convois de l’aide alimentaire destinée aux Gazaouis en leur imposant une véritable famine.

Problème, la réalisation d’un port même provisoire ne peut pas prendre moins de deux mois. Par ailleurs, la méfiance étant à son comble, il n’est pas évident que la Résistance palestinienne soit favorable à ce projet.

Dahmane SOUDANI