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Gaza. Le projet de résolution présenté par l’Algérie au Conseil de Sécurité bloqué par un véto Washington

Le projet algérien de résolution, soumis au conseil de sécurité de l’ONU, en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat, la libération de tous les otages, la libération de tous les otages et la condamnation de toute initiative de déplacement des populations palestiniennes, a été a été torpillé, ce mardi, par un nouveau véto américain. En termes de distribution des voix, le scénario est pratiquement le même que ceux des précédentes sessions du Conseil de sécurité. Sur les quinze membres, 13 ont voté pour, le Royaume-Uni s’est abstenu et Washington a opposé son véto.

Le véto américain (c. écran-DR)

En lieux et place du projet porté par l’Algérie, au nom du groupe des pays arabes, les États-Unis ont présenté un contre-projet visant à condamner le Hamas et en faveur d’un cessez-le-feu temporaire.

Les initiatives visant à faire condamner le Hamas ont pourtant été rejetées par toutes les assemblées générales de l’ONU qui se sont tenues depuis octobre 2023. 

10h7mn, 10h15mn, 11h20m…, Amar Benjama, ambassadeur d’Algérie auprès des Nations Unies est intervenu au moins à trois reprises pour faire adopter le projet de résolution et soulager les souffrances du peuple palestinien tant à Gaza qu’en Cisjordanie. Dans sa première intervention, le représentant de l’Algérie a insisté sur les discussions approfondies organisées en amont de la rédaction du document présenté à l’instance onusienne et appelle le Conseil à rompre avec « la passivité » dans laquelle il a été enfermé, alors q’un désastre humain unique en son genre est en cours. « Tout au long de ce processus, nous avons entendu des appels pour donner du temps à une voie parallèle, avec des inquiétudes exprimées quant au fait que toute action du Conseil pourrait compromettre ces efforts. Cependant, près d’un mois après les ordonnances de la CIJ, les signes d’espoir sont toujours absents pour une amélioration de la situation à Gaza. Le silence n’est pas une option viable. L’heure est désormais à l’action et à la vérité », soutient le diplomate algérien.

Samedi dernier l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield s’est fendue d’un communiqué dénonçant l’initiative algérienne en prétextant qu’elle pourrait « aller à l’encontre » des négociations diplomatiques en cours, en vue d’une trêve incluant de nouvelles libérations d’otages. La représentante de Washington avait alors ajouté « Si l’on en arrivait à un vote sur le projet actuel, il ne serait pas adopté » ; une façon à peine voilée de dire qu’elle n’hésitera pas à dégainer le véto.

Dans sa deuxième intervention, le représentant algérien invite les membres du Conseil à ne pas perdre de vue la tragédie qui se déroule sur le terrain et à bien peser les conséquences de leurs décisions. « Un vote positif en faveur du projet donne l’espoir à des centaines de milliers d’enfants de retourner à l’école et de jouir du droit à l’éducation. À l’inverse, voter contre le projet de résolution revient à voter en faveur de l’anéantissement de leur rêve d’une vie meilleure », plaide-t-il en insistant sur l’urgence d’un arrêt du carnage. « Nous approchons rapidement d’un moment critique où l’appel à mettre fin à la machinerie de la violence perdra de sa signification (…) Aujourd’hui, chaque Palestinien est la cible de la mort, de l’extermination et du génocide. Chacun de nous décide de sa position dans ce chapitre tragique de l’histoire », poursuit l’ambassadeur algérien.

L’Algérie promet de revenir à la charge (c écran-DR)

Après le véto américain, Amar Benjama prend acte de l’échec du Conseil de sécurité et déclare : « Notre message pour vous aujourd’hui est que la communauté internationale doit répondre aux appels visant à mettre fin aux massacres de Palestiniens en appelant à un cessez-le-feu immédiat (…) Tous ceux qui s’opposent à de tels appels devraient revoir leurs politiques et leurs calculs, car les mauvaises décisions d’aujourd’hui auront un coût pour notre région et notre monde demain. Ce prix sera la violence et l’instabilité ».

Pour l’ambassadeur Benjama, l’Algérie reviendra demain au nom du monde arabe, des pays musulmans et des peuples libres du monde -autrement dit une communauté plus élargie-, « alimentés par les âmes de milliers d’innocents » fauchés par l’occupation israélienne sans endosser aucune responsabilité (…) L’Algérie reviendra frapper à nouveau aux portes du Conseil de sécurité pour mettre fin à l’effusion de sang (….) Nous ne nous arrêterons pas tant que ce Conseil n’aura pas assumé pleinement sa responsabilité et imposé un cessez-le-feu immédiat. Nous ne nous lasserons jamais et nous ne nous arrêterons jamais », conclut le diplomate algérien.

Vassily Nebenzia le représentant de la Fédération de Russie est sur la même longueur d’onde. Aussi amer que puisse être « l’arrière-goût » du vote d’aujourd’hui, « nous ne sommes pas d’humeur à abandonner », a-t-il souligné après avoir déclaré : « Aujourd’hui, nous assistons à une autre page sombre de l’histoire du Conseil de sécurité ». Dans une première intervention le diplomate russe a affirmé que Washington continue de fournir à Israël « un permis de tuer »

Le représentant de la Russie a également observé que « L’Algérie avait organisé des discussions de bonne foi pour produire son projet de résolution, mais les États-Unis ont, en fait, lancé un ultimatum, affirmant que le projet était dangereux car il ferait obstacle aux négociations en cours. En effet, Washington continue d’insister sur le fait que le Conseil ne s’immisce pas dans les projets américains. »

Riyad Mansour, observateur permanent de l’État de Palestine auprès des Nations Unies, note qu’en 20 jours le nombre de civils palestiniens tués est passé de 26 000 à près de 30 000 – avec plus de 69 000 blessés. « Cela signifie qu’au cours des 20 derniers jours seulement, Israël a tué près de 4 000 enfants, femmes et hommes palestiniens supplémentaires, en seulement 20 jours. C’est une conséquence déplorable de l’inaction », déplore-t-il. « Le veto sur ce projet de résolution est non seulement regrettable, mais aussi absolument imprudent et dangereux, car il protège Israël même après qu’il a commis les crimes les plus choquants tout en exposant des millions de Palestiniens innocents à des horreurs encore plus indescriptibles », conclut Riyad Mansour.

L’ambassadeur chinois Zhang Jun indique que le véto américain est « un mauvais message » en soulignant qu’il est totalement indéfendable de la part des États-Unis de prétendre que le projet met en péril les négociations en cours.

Linda Thomas-Greenfield la représentante des États-Unis ne ferme pas la porte à la recherche de compromis. Intervenant à l’issue du vote, elle a déclaré que sa délégation était disposée à s’engager de manière constructive avec les membres du Conseil sur le projet de résolution de sa délégation. En plus clair, le projet américain peut évoluer.

Dahmane SOUDANI

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