Le journaliste vedette américain Tucker Carlson a fini par interviewer le président russe, Vladimir Poutine. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin l’a confirmé ce soir. Cet entretien est le résultat d’un véritable parcours du combattant qui a duré près de trois ans. La première tentative du journaliste américain a été avortée en raison de sa mise sur écoute et de la transmission du contenu de ses échanges avec ses correspondants russes, à la presse. Peu avant l’interview du président russe, Tucker Carlson a expliqué sur son compte « X » pourquoi il tenait tant à tendre le micro à Vladimir Poutine.
« Nous sommes à Moscou ce soir. Nous sommes ici pour interviewer le président russe Vladimir Poutine. Nous le ferons bientôt. Il y a évidemment des risques à mener une interview comme celle-ci. Nous y avons donc soigneusement réfléchi pendant plusieurs mois. Voici pourquoi nous la menons. », lance en guise d’introduction Tucker Carlson.
Une guerre qui remodèle le monde et des occidentaux sous-informés
« D’abord parce que c’est notre métier. Nous faisons du journalisme. Notre devoir est d’informer les gens. Deux ans après le début d’une guerre qui remodèle le monde entier, la plupart des Américains ne sont pas informés. Ils n’ont aucune idée réelle de ce qui se passe dans la région, ici en Russie ou à 1000 kilomètres d’ici, en Ukraine ; alors qu’ils devraient le savoir. Ils en paient une grande partie, d’une manière qu’ils ne perçoivent peut-être pas encore pleinement. La guerre en Ukraine est un désastre humain. Cela s’est traduit par la mort de centaines de milliers de personnes, toute une génération de jeunes Ukrainiens et (elle) a dépeuplé le plus grand pays d’Europe. Mais les effets à long terme seront encore plus profonds » enchaine le journaliste avant de préciser : « Cette guerre a complètement remodelé les alliances militaires et commerciales mondiales et les sanctions qui ont suivi ont également, et au total, bouleversé l’économie mondiale. L’ordre économique de l’après-Seconde Guerre mondiale, le système qui a garanti la prospérité en Occident pendant plus de 80 ans, se désagrège très rapidement, et avec lui, la domination du dollar américain. »
Des « médias corrompus » qui « mentent à leurs lecteurs et téléspectateurs »
Et le journaliste américain de poursuivre : « Ce ne sont pas de petits changements. Ce sont des développements qui modifient l’histoire. Ils définiront la vie de nos petits-enfants. La plupart des gens dans le monde le comprennent parfaitement. Ils peuvent le voir. Demandez à n’importe qui en Asie ou au Moyen-Orient à quoi ressemblera l’avenir. Et pourtant, les populations des pays anglophones semblent pour la plupart l’ignorer. Ils pensent que rien n’a vraiment changé. Et ils pensent cela parce que personne ne leur a dit la vérité. Leurs médias sont corrompus. Ils mentent à leurs lecteurs et téléspectateurs. Et ils le font principalement par omission. »
« Des sessions pop flatteuses »
« Par exemple, depuis le début de la guerre en Ukraine, les médias américains ont parlé à de nombreuses personnes en provenance d’Ukraine et ont accordé de nombreuses interviews au président ukrainien Zelensky. Nous avons nous-mêmes demandé un entretien avec Zelensky. Nous espérons qu’il acceptera. Mais les interviews qu’il a déjà réalisées aux États-Unis ne sont pas des interviews traditionnelles. Il s’agit de sessions pop flatteuses, spécialement conçues pour amplifier la demande de Zelensky, pour que les États-Unis s’engagent plus profondément dans une guerre en Europe de l’Est et en paient le prix. Ce n’est pas du journalisme. C’est de la propagande gouvernementale, la propagande, la plus laide, celle qui tue les gens. », s’insurge l’invité de Poutine
« La liberté d’expression est notre droit inné »
« Dans le même temps, nos politiciens et nos médias font cela, promouvant un dirigeant étranger comme s’il s’agissait d’une nouvelle marque de consommation, pas un seul journaliste occidental n’a pris la peine d’interviewer le président de l’autre pays impliqué dans ce conflit, Vladimir Poutine. La plupart des Américains n’ont aucune idée des raisons pour lesquelles Poutine a envahi l’Ukraine ni de ses objectifs actuels. Ils n’ont jamais entendu sa voix. C’est mauvais ! Les Américains ont le droit de savoir tout ce qu’ils peuvent sur une guerre dans laquelle ils sont impliqués, et nous avons le droit de leur en parler, parce que nous sommes aussi Américains. La liberté d’expression est notre droit inné. Nous sommes nés avec le droit de dire ce que nous croyons. Ce droit ne peut pas être retiré, peu importe qui est à la Maison-Blanche. Mais ils essaient quand même ! » poursuit le journaliste américain fort dépité.
Espionné et jeté en pâture à des journalistes serviles
« Il y a près de trois ans, l’administration Biden a espionné illégalement nos messages-textes, puis en a divulgué le contenu à ses serviteurs dans les médias. Ils ont fait cela afin d’empêcher une interview de Poutine que nous préparions (NDLR voir notre hors-texte). Le mois dernier, nous sommes presque certains qu’ils ont encore fait exactement la même chose, mais cette fois nous sommes quand même venus à Moscou. Nous ne sommes pas ici parce que nous aimons Vladimir Poutine. Nous sommes ici parce que nous aimons les États-Unis. Et nous voulons qu’ils restent prospères et libres. Nous avons payé ce voyage nous-mêmes », détaille Tucker Carlson
S’informer en citoyen libre et non en esclave avide de propagande
« Nous n’avons reçu aucun argent d’aucun gouvernement ou groupe et nous ne facturons pas non plus les gens pour voir l’interview. Elle ne sera pas derrière un écran payant. Tout le monde peut regarder l’intégralité du film tourné en direct sur bande et sans montage sur notre site Web TuckerCarlson.com. Elon Musk, c’est tout à son honneur, a promis de ne pas supprimer ou bloquer cette interview une fois que nous l’aurons publiée sur sa plateforme X et nous lui en sommes reconnaissants.
En revanche, les gouvernements occidentaux feront certainement de leur mieux pour censurer cette vidéo sur d’autres plateformes moins importantes, car c’est ce qu’ils font. Ils ont peur des informations qu’ils ne peuvent pas contrôler. Mais vous n’avez aucune raison d’en avoir peur. Nous ne vous encourageons pas à être d’accord avec ce que Poutine pourrait dire dans cette interview, mais nous vous invitons à la regarder. Vous devriez en savoir autant que possible. Et puis, en tant que citoyen libre et non esclave, vous pourrez décider vous-même », conclut le journaliste vedette.
Tucker Carleton bénéficie d’une impressionnante audience. Son compte « X » compte près de 12 millions d’abonnés. En raison de son initiative, l’Union européenne envisage déjà de le sanctionner. C’est pour quand la mention sur le modèle de l’Ancien Régime « publié avec le privilège des roitelets »
Dahmane SOUDANI
Lien : https://x.com/UPR_Asselineau/status/1754985137266110715?s=20
Retour sur une interview sabordée
Peu de temps avant le début de « l’opération spéciale russe » en Ukraine, dans le plus grand secret, Tucker Carlson avait déjà tenté de rencontrer le président russe Vladimir Poutine, mais son projet aurait, selon ses propres dires été découvert par l’un des services de sécurité de son pays qu’aujourd’hui, il accuse de violation du secret de la correspondance privée. « Je ne cache rien (en général), mais je cachais bien mon projet d’aller interviewer Poutine, tout simplement parce que c’est une interview » déclarait Tucker Carlson en mars 2023.
À la question « comment avez-vous su que la NSA s’est introduite dans votre signal (appel) », il répliqua sans la moindre hésitation : parce qu’ils l’ont reconnu ». « J’ai eu un appel de quelqu’un à Washington qui est bien placé pour le savoir (…). J’y allais pour une autre raison, mais cette personne m’a dit :
- Vous savez, vous allez bientôt venir à Washington.
C’était il y a un an et demi. J’ai alors répondu :
- Oui, en fait, j’y serai dans une semaine.
- Rendez-vous samedi matin !
C’est tellement étrange ! Qui a fait cela ?
- Il vous suffit de m’envoyer un message.
Donc je m’y suis rendu et cette personne -et c’est quelqu’un qui devait savoir.
- « Est-ce que vous préparez un voyage pour aller voir Poutine ? »
C’était l’été avant que la guerre ne commence. J’ai répondu :
- Comment pouvez-vous le savoir ?
Vous savez je ne l’ai dit à personne, ni à mon frère, ni à mon épouse, ni à personne.
- Comment saviez-vous cela ?
- Parce que la NSA a intercepté votre texto avec l’autre personne à qui vous l’envoyé.
- Comment saviez-vous cela ?
Et donc j’ai immédiatement été intimidé. J’étais gêné de l’admettre, mais j’ai complètement paniqué. »




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