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ONU.  Le Conseil de sécurité impose l’acheminement de l’aide humanitaire à toute la bande de Gaza, mais sans cessez-le-feu !

Le Conseil de sécurité a adopté, ce vendredi, une résolution sur la livraison, la livraison immédiate, sûre et sans entrave d’une aide humanitaire à grande échelle directement à la population civile palestinienne dans toute la bande de Gaza. Un texte qui a été adopté par 13 vois pour et deux abstentions de la Russie et des États-Unis, pas pour les mêmes raisons bien évidemment.

À quoi servira l’aide alimentaire quand on est sûr de se faire massacrer ? (c. écran-DR)

La résolution en question, a « réaffirmé l’obligation des parties au conflit, en vertu du droit international humanitaire, notamment en ce qui concerne la protection des civils et des biens à caractère civil, la sécurité du personnel humanitaire et la fourniture de l’aide humanitaire. » Le Conseil de sécurité exige également que les parties « autorisent, facilitent et permettent » l’acheminement immédiat, sûr et sans entrave de l’aide humanitaire à grande échelle directement à la population civile palestinienne dans toute la bande de Gaza. »

Côté procédure, le Conseil de sécurité « demande au Secrétaire général de l’ONU de nommer un coordonnateur principal pour les affaires humanitaires et la reconstruction, chargé de « faciliter, coordonner, surveiller et vérifier » à Gaza, le cas échéant, le caractère humanitaire de tous les envois de secours vers l’enclave fournis par l’intermédiaire des États qui sont pas parties au conflit. ». Petite note d’espoir, la mission « de reconstruction » déléguée au futur coordonnateur, renvoie à la perspective d’une stabilisation durable de la situation.

La résolution appelle, en outre, à créer rapidement un mécanisme onusien pour accélérer « les acheminements des aides à Gaza via des États qui ne sont pas parties au conflit »

De prime abord on peut déjà se poser la question légitime : comment une telle résolution peut-elle être traduite dans les faits en l’absence d’un cessez-le-feu durable et de la perspective d’une solution juste ?

C’est en tout cas l’avis d’Osama Mahmoud Abdelkhalek Mahmoud représentant permanent de l’Égypte auprès de l’ONU. « Mais avant tout, nous devons obliger Israël à un cessez-le-feu », plaide-t-il, en appelant le Conseil de sécurité à agir pour une résolution contraignante sur un cessez-le-feu global. « Telle est la volonté de la communauté internationale », a-t-il rappeler, en soulignant que 153 pays se sont prononcés en faveur de la résolution adoptée par l’Assemblée générale le 12 décembre dernier.

La Russie a proposé un amendement à la résolution appelant à « la suspension urgente des hostilités » qui a été rejeté. Incisif, Vassily Nebenza, l’ambassadeur de Russie auprès des Nations Unies n’a pas mâché ses mots. Pour lui ce blocage fut « un moment de vérité » Le représentant russe a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas trouvé le courage de soutenir au moins l’appel minimum à la fin de la violence à Gaza, et qu’il ait plutôt signé un « permis de tuer » des civils palestiniens. D’où son « opposition catégorique à la résolution » Et Vassily Nebenza de poursuivre : « C’est un moment tragique pour le Conseil de sécurité et non un moment de triomphe pour la diplomatie multilatérale. C’est plutôt un moment de chantage grossier et sans principes et de mépris ouvert de la part de Washington pour les souffrances des Palestiniens et les espoirs de la communauté internationale ». Le représentant de la Russie a par ailleurs, tenu à préciser que  si le projet de résolution n’avait pas été soutenu par un certain nombre de pays arabes, son pays y aurait, sans aucun doute, opposé son veto, sans oublier de mentionner que « les États arabes sont capables de prendre des décisions et d’assumer leurs responsabilités ».

Pour l’Ambassadeur Nebenza l’exigence claire du Conseil de sécurité d’un cessez-le-feu total reste un impératif et que sans cette exigence, la mise en œuvre des décisions du Conseil à propos de Gaza est tout simplement impossible. « Quelle que soit la résistance des États-Unis, protégeant leur principal allié dans région du Moyen-Orient, le Conseil de sécurité reviendra pour exiger clairement et sans équivoque la cessation des hostilités », a-t-il conclu.

De son côté, après avoir rappelé que 20 000 palestiniens dont près de la moitié sont des enfants, ont été victimes des bombardements aveugles israéliens Riyad Mansour, Observateur permanent de l’État de Palestine auprès des Nations Unies, fait part de sa déception du fait que la demande de cessez-le-feu immédiat,  la livraison d’aide humanitaire à grande échelle et l’interdiction des déplacements forcés, formulée par les pays arabes, l’Organisation de la coopération islamique (OCI), avec le soutien d’une majorité écrasants de pays membres de l’ONU n’ait pas trouvé d’échos auprès du conseil de sécurité.

Le cessez-le-feu humanitaire est le seul moyen de mettre fin au « cauchemar » de Gaza, selon Enfin déterminé à trouver une issue au massacre des Palestiniens, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unis a déclaré que « le cessez-le-feu humanitaire est le seul moyen de mettre fin au cauchemar à Gaz »

À demi-mot Thomas-Greenfield, ambassadeur des États-Unis auprès de l’ONU reconnait les insuffisances de cette résolution « c’est une lueur d’espoir au milieu d’un océan de souffrances inimaginables », concède-t-il..

Dahmane SOUDANI

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