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Santé à Gaza. OMS :  « Notre personnel manque de mots pour décrire la situation »

Conférence de presse au milieu de cadavres (c écran-DR)

« Notre personnel manque de mots pour décrire la situation catastrophique à laquelle sont confrontés les patients et les agents de santé qui y restent », fustige l’OMS dans un communiqué adressé, ce matin à la presse.

Accompagnés d’autres organisations onusiennes comme le Service uni d’action contre les mines (UNMAS) et le Département de la sûreté et de la sécurité des Nations Unies (UNDSS), des équipes de l’OMS ont réussi, hier mercredi, à atteindre les hôpitaux Al Ahli et Al Shifa, dans le nord de Gaza.

La situation qu’elles décrivent relève de la tragédie la plus inconcevable même sous les tyrannies les plus obscures. Les limites de l’inadmissibilité des actes prohibés sont pulvérisées sous notre regard impuissant.

L’OMS s’attarde particulièrement sur la description de la situation insupportable à l’hôpital Al Ahli, le dernier établissement de santé qui pouvait encore opérer des blessés « jusqu’à il y a deux » devenu « une coquille d’hôpital ». Par manque de carburant, d’électricité, de fournitures médicales et de personnel de santé, notamment de chirurgiens et d’autres spécialistes, il a complètement cessé de fonctionner. « Les corps des récentes attaques sont alignés dans la cour car ils ne peuvent pas être enterrés dans des conditions de dignité et de sécurité. »

Plus de 20 membres du personnel de cet hôpital ont été arrêtés le 18 décembre. Six ont été libérés et contraints de se déplacer vers le sud. Il n’y a aucune information concernant les autres professionnels détenus. Dans ce complexe médical transformé en auspice, il n’y a plus qu’une dizaine de jeunes médecins et infirmiers qui accompagnent les derniers patients, l’hôpital ne pouvant plus accepter d’autres -il n’y a plus que 80 blessés dans cet établissement contre 250, il y a une semaine-. Cette équipe réduite assure les services de premiers secours, de gestion de la douleur et de stabilisation des traumatismes. « Beaucoup de ces patients ont perdu des membres de leur famille et n’ont personne pour leur apporter de l’eau ou de la nourriture. Certains d’entre eux sont grièvement blessés et attendent d’être opérés depuis deux semaines, ou ont été opérés mais risquent désormais d’être infectés après l’opération en raison du manque d’antibiotiques et d’autres médicaments. Tous ces patients ne peuvent pas bouger et doivent être transférés de toute urgence pour avoir une chance de survivre », urge l’OMS qui plaide pour la protection des personnels et des établissements de santé.

Les équipes de l’OMS ont réussi à livrer aux hôpitaux Al Ahli et Al Shifa « 7 palettes de matériel médical pour la chirurgie et le traitement des plaies, du matériel pour accompagner les femmes lors de l’accouchement, des solutions IV et des médicaments ». Elles devaient également fournir à ces deux hôpitaux du carburant mais ont dû renoncer « en raison du manque de garanties de sécurité et de problèmes de contrôle aux frontières ».

Les journalistes victimes du jeu de massacre (c;écran-DR)

Sur les 36 établissements sanitaires de la bande de Gaza, seuls 9, tous situés dans le sud, sont encore fonctionnels. Les hôpitaux Al Ahli, Al-Shifa, Al Awda et Al Sahaba, n’acceptent plus de nouveaux patients, mais servent de lieux d’hébergement pour les milliers de personnes déplacées.

Depuis le début des attaques israéliennes contre la bande de Gaza (jusqu’au 20 décembre). 246 attaques ont visé 61 établissements de santé dont 26 hôpitaux sur 36. Pas moins de 585 personnes ont été tuées et 748 autres ont été blessées. Soixante-seize ambulances ont également été attaquées dont 38 ont été endommagées.

Il est clair, à présent qu’Israël ne pouvant plus espérer exiler les 2,3 millions de Gazaouis, cherche à leur rendre la vie impossible par un niveau de concentration intenable dans la seule partie sud de la bande de Gaza.

Faut-il rappeler au lecteur qui risque de s’accommoder à la consommation de l’information sur ces crimes de masse -et donc les banaliser- qu’il s’agit bien de vies humaines perdues, de souffrances, de douleur, frayeur, de mutilation, de larmes, de cris, de désespoir, de séparation, de sentiments d’accablement, de solitude et d’injustice… Ces drames doivent donner lieu à l’indignation, à la révolte et à l’action pour les faire cesser immédiatement. Ils ne doivent en aucune manière être vécus comme un feuilleton dont on s’impatiente de connaître la suite. L’addiction à consommer le crime de masse est une attitude extrêmement dangereuse pour l’humanité toute entière.

Dahmane SOUDANI     

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