Déjà 7000 enfants massacrés, Des dizaines médecins, dont Mohammed Abul Salmiya, le directeur de l’hôpital al-Shifa, enlevés par l’armée israélienne, des patients meurent sans aucun espoir de secours, un hôpital pour enfants ciblé au phosphore blanc, les épidémies d’hépatite A, de méningite, d’infections cutanées par les poux et de maladies diarrhéiques font leur apparition. Le bilan dressé, récemment, par le docteur canadien Ben Thomson confirme la réalité outrageante à laquelle sont soumis les Gazaouis.
Nous vous livrons ci-dessous l’intégralité de sa dernière intervention
« Nous atteignons le point de non-retour où le mépris flagrant du droit international humanitaire laisse des cicatrices dans la conscience collective. Ce matin (jusqu’à), 283 agents de santé à Gaza ont été tués. Les deux derniers mois ont fait que ce conflit soit le plus meurtrier de l’histoire (pour les représentants) des Nations Unies, avec 133 membres de leur personnel tués.
On a enregistré 212 attaques contre des établissements de santé à Gaza depuis le 7 octobre. Cela comprend 24 hôpitaux différents qui ont été bombardés par Israël et plus d’une centaine d’ambulances mises hors de service. Israël a arrêté des dizaines de médecins. Leur sort reste inconnu. Le directeur du principal hôpital, l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza, Mohammed Abul Salmiya, est arrêté par les Israéliens depuis le 22 novembre. De nombreux autres médecins principaux sont toujours détenus par l’armée israélienne depuis près de deux semaines sans aucune inculpation, et personne ne sait où ils se trouvent.
L’hôpital sous-spécialisé pédiatrique de Rantesy, bombardé.
L’hôpital pédiatrique d’Al Nasr bombardé.
Le seul hôpital ophtalmologique de Gaza bombardé.
Le seul hôpital psychiatrique de Gaza bombardé.
L’hôpital de rééducation Wafa bombardé.
L’établissement pour personnes âgées adjacent à l’hôpital de rééducation Wafa a été bombardé.
L’hôpital pour enfants al-Dorra (1) visé par du phosphore blanc interdit (2), le 12 octobre.
Un hôpital indonésien bombardé.
Le seul hôpital actuellement en activité dans le nord, tente toujours de soigner des patients alors qu’il est bombardé.
L’hôpital al-Shifa bombardé.
Les deux écoles de médecine de Gaza et l’Université islamique de Gaza bombardées.

La faculté de médecine de l’Université al-Azhar bombardées.
Un convoi d’ambulances de Médecins sans frontières bombardé.
Des convois d’ambulances de la Croix-Rouge bombardés.
Ces équipements fournissent également des abris à des milliers de personnes déplacées à l’intérieur du pays.
Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé hier que les opérations de ses ambulances dans le nord de Gaza avaient cessé. En raison de l’épuisement, des fermetures d’hôpitaux et du manque de carburant. Il est désormais impossible d’évacuer les blessés dans le nord. Au lieu de cela, on laisse ces patients mourir.
Ce matin (depuis le début des bombardements de Gaza), plus de 17 000 Palestiniens ont été tués, dont plus de 7 000 enfants. Il y a au moins 46 000 blessés. Des milliers d’entre eux sont grièvement blessés.
L’espace hospitalier est insuffisant pour traiter ne serait-ce qu’une fraction de ces patients. Les refuges des Nations Unies, massivement surpeuplés, sont devenus des refuges propices à la propagation de maladies infectieuses, notamment d’épidémies d’hépatite A, de multiples épidémies de méningite, d’infections cutanées par les poux et de multiples épidémies de maladies diarrhéiques.
Le bureau des droits de l’homme des Nations Unies a déclaré le 5 septembre que la série d’attaques ciblant les infrastructures civiles suscitait de sérieuses inquiétudes quant au respect par Israël du droit international humanitaire et augmentait le risque d’atrocités criminelles. Il y a eu un nombre incommensurable de violations de la protection spéciale des civils, des enfants et du personnel médical, ainsi que des violations généralisées du droit international humanitaire. »
Il convient de s’interroger sans complaisance sur le fait qu’à Gaza, l’armée israélienne cible tout ce qui peut sauver des vies humaines et l’enfance qui, elle, représente le renouvellement de la population. L’affranchissement de toutes limites est illustré par le fait qu’Israël cherche les preuves de la présence de groupes armés palestiniens dans les hôpitaux après les avoir bombardés. Il y a aussi cette scène tragi-comique -qui restera dans les mémoires- où l’un des porte-paroles de l’armée israélienne montre un calendrier en faisant passer les jours de la semaine pour des noms de combattants palestiniens qui assuraient la garde d’otages dans les sous-sols de l’hôpital al-Shifa.
Dahmane SOUDANI
(1) Cet hôpital a déjà été bombardé en décembre 2020.
(2) Le phosphore blanc est une substance toxique semblable à de la cire qui brûle à plus de 800 degrés Celsius (près de 1 500 degrés Fahrenheit), une température suffisamment élevée pour faire fondre le métal. Il peut brûler la peau jusqu’aux os et les produits chimiques peuvent être absorbés par l’organisme, provoquant un dysfonctionnement de plusieurs organes, notamment le foie, les reins et le cœur.
Visionner la déclaration du Dr Ben Thomson postée hier : https://x.com/BeckettUnite/status/1733888276627406958?s=20



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