Dans l’État du Connecticut, la population d’ours noirs ne cesse de s’accroitre, le nombre d’incidents, parfois tragiques, aussi. Mais les autorités locales résistent toujours à l’instauration d’une chasse saisonnière du mammifère carnivore.
Dernièrement, Ned Lamont, le gouverneur de l’État du Connecticut (nord-est des États-Unis) a pris une décision qui autorise les résidents de l’État de faire usage de leurs armes à feu contre les ours noirs dans certaines circonstances, deux en particulier :
- Si la personne appelée à utiliser son arme « pense raisonnablement » que cet animal pourrait gravement blesser une autre personne ou un animal de compagnie ;
- Si le mammifère tente d’entrer dans un lieu d’habitation dans lequel se trouvent déjà des humains.
Il s’agit bien évidemment de l’ours noir, le moins dangereux de l’espèce des ursidés. Il n’y a pas de grizzli dans le Connecticut -du moins pas encore- dont environ 40 000 individus vivent aux États-Unis et au Canada.
Secourir une personne en danger sans lui faire courir de risques supplémentaires est toujours problématique
Le même texte réglementaire du gouverneur du Connecticut interdit de nourrir intentionnellement, sur les propriétés privées, des animaux potentiellement dangereux, comme les ours.
En dehors du grizzly et de l’ours blanc, la majorité des ours sont timides et sont facilement effrayés par les humains. Cependant, comme de nombreuses autres espèces, ils défendront vigoureusement leur progéniture s’ils la sentent menacée, parfois en tuant.
Petit bémol pour la première condition ! Neutraliser un animal dangereux sans mettre en péril, par son propre geste, les personnes que celui-ci menace est une question qui se pose depuis que l’Homme a commencé à utiliser les projectiles. Tous les grands chasseurs ont soulevé cette question sans trouver de réponse satisfaisante. Il y a toujours un instant où les chances d’être tué par l’animal menaçant ou par les balles du sauveteur se neutralisent.
Une population de 1 200 ours sur 14 356 km2
Selon l’agence environnementale, l’État du Connecticut (14 356 km2) héberge une population 1 000 à 1200 ours ; essentiellement sur la rive ouest de la vallée éponyme, mais les périodes de gel leur permettent également de s’installer sur la rive est.
En prenant une grandeur médiane on aura moins de 8 ours tous les 100 km2. L’État de Maine (91 646 km2) compte, quant à lui, une population de 30 000 ours, soit près de 34 ours aux 100 km2. La densité de la population humaine est aussi un facteur de risque de rencontres entre les ours et les habitants. Celle-ci est de 16 hab./km2, dans le Maine et de 285 hab./km2 dans le Connecticut. Or cet État est le seul du Nord-Est à ne pas avoir mis en place une saison de chasse à l’ours.
Depuis quelques années l’administration locale est sous les tirs croisés, d’une part, des adeptes de la limitation drastique de la population du mammifère carnivore, d’autre part des associations de protection des animaux qui estiment qu’à travers une gestion appropriée des espaces on pourrait parvenir à des résultats tangibles.
La position du gouverneur est-elle tenable ?
« Outre le fait de réduire la population du mammifère, une période de chasse dissuade les ours, devenus craintifs, de se rapprocher des humains et de leurs lieux d’habitations », soutiennent les premiers. De leur côté, les associations de protection des animaux, considèrent qu’il suffit d’un certain nombre de mesures telles que la sécurisation des poubelles, des composteurs et des mangeoires d’oiseaux et le nettoyage méticuleux des barbecues après les grillades pour réduire les rencontres avec l’ours noir.
En avril dernier, à Avon -nord-ouest de Hartford-, une dame âgée de 74 ans, sortie promener son chien, avait été mortellement attaquée par une ourse âgée de 12 ans et qui était accompagnée de trois oursons. À l’issue de ce tragique incident, le gouverneur Lamont devait faire quelque chose, sous peine d’être accusé d’immobilisme. Il n’a cédé ni à la demande des uns ni à celle des autres. Il a pris une mesure, somme toute, modérée.
Mais l’attaque, cette semaine, d’un enfant de sept ans qui jouait à proximité du domicile familiale, dans le comté voisin de Westchester (État de New York) est venue relancer le débat.
Pendant combien de temps le gouverneur pourra-t-il résister aux coups de boutoir des adeptes de mesures radicales ? Cela dépendra du comportement des résidents et de la sagesse des ours. Des données très aléatoires !
Dahmane SOUDANI
| Que faire face à un ours Si vous rencontrez un ours ? – Faites beaucoup de bruit lui faire savoir que vous êtes là. – Gardez vos distances. – S’il s’agit d’une femelle avec ses petits, il faut absolument les éviter de passer entre l’ourse et les oursons. Si l’ours commence à venir vers vous : – agitez les bras, criez et reculez ; – ne courez pas. L’ours est plus rapide. Le spray anti-ours est un moyen de dissuasion efficace, bien qu’il puisse également être désagréable pour les humains. |



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