Sans doute politiquement motivé, un tribunal tente d’écarter de la course, à la présidentielle, Bernardo Arévalo, la véritable alternative de ce scrutin.
Le premier tour de l’élection présidentielle, couplée aux élections générales, s’est déroulé le 25 juin dernier. Les institutions électorales du pays ont aussitôt officialisé les résultats. En dépit des jérémiades de ce qu’on appelle « l’élite politique », guatémaltèque, les résultats ont été confirmés le 12 juillet courant. Conséquence de cette décision, l’ancienne première dame Sandra Torres, par le passé, emprisonnée pour corruption, affrontera, lors du deuxième tour pour a course à la magistrature suprême du pays, le 20 août prochain, son poursuivant, le militant anti-corruption Bernardo Arévalo.
« Une longue et sanglante histoire » politique
Outre son engagement pour l’assainissement de la situation financière dans le pays, celui-ci est le fils de Juan José Arévalo, le premier président élu démocratiquement au Guatemala en 1944, mais qui avait tout de même survécu, entre 1944 et 1951, à une trentaine de coup d’État. Nous vous laissons le soin de découvrir les marionnettes et les marionnettistes qui ont ciblé aussi bien ce président que Jacobo Árbenz, deuxième président élu démocratiquement. Le Guatemala est « un pays avec une longue et sanglante histoire autour de ces mêmes questions », dira l’Irlandaise et députée européenne de gauche Clare Daly -dans une vidéo postée sur sa page Twitter, il y a trois jours- qui condamne fermement « les attaques contre la démocratie guatémaltèque ».
Dans ce pays, en effet, tout n’a été et n’est pas un long fleuve tranquille. Immédiatement après la confirmation des résultats, un tribunal -la Cour suprême selon Clare Daly- dont on ignore la nature et les réelles compétences, mais selon toute vraisemblance, politiquement motivé, a accusé Bernardo Arévalo et son mouvement Semilla -fondé en juillet 2017- de fraude et a ordonné qu’ils ne soient plus pas autorisés à participer à la vie politique du pays.
Les instances électorales sont déconcertées et disent ne pas comprendre la signification de cette décision et encore moins sa légalité.
L’Union européenne sans voix
De son côté, le groupe de surveillance indépendant, Mirador Electoral, a déclaré dans un communiqué que l’annonce du tribunal équivalait à un « acte flagrant d’illégalité ». Quant à lui, le candidat de Semilla a confié à CNN (édition espagnole) qu’il ne se plierai pas à une « décision fallacieuse et illégale » émanant d’un tribunal connu ses décisions politiques.
Aux États-Unis, le secrétaire d’État adjoint américain aux affaires de l’hémisphère occidental, Brian A. Nichols, a exprimé les inquiétudes du gouvernement face à ces développements. Tout en saluant la confirmation du vote du premier tour, il a tweeté : « Nous sommes profondément préoccupés par les menaces qui pèsent sur la démocratie électorale du Guatemala. Les institutions doivent respecter la volonté des électeurs ».
Victime de son tropisme habituel, l’Europe fait la sourde oreille. « Les anciens partis se sont présentés à la Cour suprême en criant aux anomalies, des anomalies qu’ils n’avaient pas vues le jour des élections. Il s’agit d’un déraillement flagrant d’un processus électoral (…), s’insurge Clare Daly avant d’interpeler les autres eurodéputés : « Pourquoi cette question n’est-elle pas à notre ordre du jour. Les Guatémaltèques comptent-ils moins que les Vénézuéliens ? Ou alors est-ce le véritable programme ici, comme au Venezuela, qui protège les anciennes fortunes et les intérêts investis ? »
Dahmane SOUDANI
Visionner l’intervention de Clare Daly




dahmane soudani j’ai la réponse merci à toi.
CIA coups d’État organisés: https://www.youtube.com/watch?v=XSAkPr9KnSM