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Prigozhin veut faire sa propre justice

Cela fait déjà quelques temps déjà que ça lui monte à la tête. Au plus forts moments des succès de l’armée russe, détruisant systématiquement les unités ukrainiennes engagées dans « la contre-offensive », Prigozhin a mis en ligne une vidéo dans laquelle il prêchait la perte imminente de territoires russes.

Progozhin défie Moscou (photo DR)

Ce vendredi, c’est un véritable coup d’État qu’il annonce. « Le conseil des commandant de Wagner a pris la décision : Le mal que porte la direction militaire du pays doit être stoppé. Ils négligent la vie des soldats. Ils ont oublié le mot justice et nous allons le rétablir. Par conséquent, ceux qui ont tué nos gars aujourd’hui ceux qui ont tué des dizaines, de nombreuses dizaines, mille vies de soldat russes, seront punis -NDLR. Selon Prigozhin des frappes de missiles, des tirs d’artillerie et des attaques d’hélicoptère de l’armée russe auraient visé des unités de Wagner-. Je vous demande de ne pas résister. Ceux qui essaient de résister seront considérés comme une menace et nous les détruirons immédiatement. Tout avion que nous voyons au-dessus de nos têtes le sera également » déclare le patron de Wagner avant d’ajouter : « Je vous demande de rester calmes de ne pas céder aux provocations. De préférence, le long de notre itinéraire, restez chez vous. Après avoir terminé ce que nous avons commencé, nous retournerons au front pour défendre notre patrie. Le pouvoir présidentiel, le Gouvernement, le ministère de l’Intérieur, la Garde russe et d’autres structures continueront à travailler normalement. Nous nous occuperons de ceux qui détruisent les soldats russes et retournerons au front. La justice sera rendue pour les troupes et après cela, la justice sera rendue pour toute la Russie ».

Wagner se dirige vers Moscou

Selon Prigozhin la décision de frapper le groupe Wagner a été prise au cours d’une réunion présidée par le ministre de la Défense Chouïgou. Aux dernières nouvelles un convoi de 400 véhicules de Wagner, avec 25 000 hommes à bord, avait déjà atteint Roskov (sud-ouest de la Russie) et se dirige vers Moscou.

On l’a bien compris c’est le ministre de la Défense russe qui est dans le collimateur de Prigozhin. Mais Poutine va-t-il le laisser faire sa propre justice et faire perdre tout son crédit à l’État russe. Rien n’est moins sûr.

En tout cas, le Kremlin dément toute attaque contre les troupes de Wagner.

Appels à une solution négociée

À Moscou où l’armée a été déployée, le FSB a ouvert une enquête pour sédition qui va sans doute évoluer vers la haute trahison, visant Prigozhin. Les responsables militaires russes jugent l’affaire très sérieuse. Car en plus des fantasmes du patron de Wagner visant à régler ses propres comptes, le mouvement de ses troupes dégarni une zone ultra-sensible.

L’air très grave, le visage défait, des officiers supérieurs russes, parmi les plus appréciés par le patron de Wagner ont pris la parole pour plaider une solution négociée et éviter un véritable bain de sang et la perte d’hommes très aguerris au combat.   

Une folie en coup de poignard dans le dos

Pour Vladimir Alekessev : c’est une trahison (photo DR)

Pour le chef adjoint de l’état-major général, le lieutenant général Vladimir Alekessev, un officier régulièrement en contact avec Wagner, mis à part la folie rien ne peut expliquer cette initiative. « C’est un coup de poignard dans le dos du pays et du président. Seul le président a le droit de nommer les responsables. Vous essayez d’empiéter sur son pouvoir. C’est un coup d’État. Je vous demande de revenir à la raison. Vous ne pouvez pas faire cela surtout maintenant. C’est le plus grand coup porté à l’image de la Russie, à ses forces armées. Une telle provocation ne peut venir que des ennemis de la Fédération de Russie. Je vous demande d’arrêter maintenant. Il n’y a pas eu et il n’y aura pas d’utilisation d’armes par les forces armées contre vos unités. », indique-t-il.

Surovikin revient du front

Surovikin : régler les problèmeS pacifiquement (photo DR)

De son côté, Sergey Surovikin, commandant adjoint des forces conjointes russes dans la zone d’opération militaire spéciale, un autre brillant officier et homme de terrain, appelle le groupe Wagner à se conformer à l’ordre du président Vladimir Poutine et à résoudre tous les problèmes pacifiquement. « Je vous exhorte à arrêter. L’ennemi attend que notre situation politique interne dégénère. Nous ne devons pas jouer en sa faveur, en ces temps difficiles. Avant qu’il ne soit trop tard, il est nécessaire de se soumettre à la volonté et à l’ordre du gouvernement national, du président élu de la Fédération de Russie, d’arrêter les convois, de les ramener à leurs lieux permanents de déploiement et de concentration, et de résoudre tous les problèmes que pacifiquement », a-t-il déclaré.

Des têtes vont tomber

En clin d’œil à Prigozhin, qui horreur des bureaucrate, Surovikin souligne qu’il revenait de la ligne de front sous l’ordre du conseil du ministère de la Défense. « Nous avons parcouru ensemble un chemin difficile, nous combattions ensemble, risquions, subissions des pertes, nous gagnions ensemble. Nous sommes du même sang, nous sommes des combattants », rappelle-t-il.

Pour éviter de jeter l’huile sur le feu, Sergueï Choïgou, souffre-douleur de Prigozhin, est resté en retrait. L’exploit du président Vladimir Poutine serait de régler cette crise, jugée sérieuse par plusieurs officiers supérieurs russes, sans effusion de sang. Pour ce faire, il sera peut-être obligé de débaquer son ministre de la Défense. Quant Prigozhin, il a, sans aucun doute, signé son arrêt de mort.

Dahmane SOUDANI

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