Le système défendu par Barack Obama et les républicains marque des points et inquiète le lobby des assureurs santé
Entré en application en octobre 2013, le système de couverture santé américain, dit ObamaCare est déjà proche de la vitesse de croisière. En effet, en moins de six mois, malgré les tirs de barrage très nourris, pas moins de 6 millions d’Américains ont adopté le système défendu contre vents et marées par l’actuel locataire de la Maison Blanche. En effet l’itinéraire d’Obama Care fut un véritable parcours du combattant. Des bancs de la Cour suprême des Etats-Unis en passant par les tentatives d’étranglement financier, orchestrées au cours d’un certain automne 2013, jusqu’à l’exploitation démesurée des premiers faux pas du site associé, HealthCare.gouv, ce jeune dispositif a vu de toutes les couleurs. La dernière trouvaille de ses détracteurs consiste en un nouveau renvoi devant la Cour suprême pour qu’il ne soit pas étendu à la contraception au nom, tenez-vous bien, des droits religieux des entreprises et de leurs dirigeants.
Panique dans le camp des conservateurs
La vérité, c’est qu’il n’y avait et il n’y a aucun obstacle juridique sérieux, ni risque de dérapage financier, liés à la mise en place d’ObamaCare. La seule question de fond est celle de la redistribution de la richesse créée. Aux Etats-Unis, les sociétés d’assurances santé ont été et sont encore, des groupes animés par la réalisation de profits dont la plus grosse partie n’est pas dédiée à l’investissement, mais aux dividendes exigées par les gros actionnaires, sans autre considération pour le coût social d’une population qui ne peut pas accéder à l’essentiel de l’offre de soins ; des ambitions difficilement acceptables du point de vue moral et humain et difficilement défendable du point de vue économique. Le réalisme de base veut qu’une population, sans souci majeur de santé, est plus disponible pour les besoins du secteur productif.
Cela dit, comme tous les intérêts qui atteignent un niveau critique, le lobby de la santé s’est forgé une idéologie à partir de signifiants vides. Mais confronté à la réalité que découvrent les nouveaux bénéficiaires de l’assurance santé, ce système stratosphérique s’effrite. Plus que la réduction des marges affectant un secteur particulier, celui des assureurs santé, c’est l’évolution de l’état d’esprit des usagers qui est à l’origine d’un vent de panique intersectorielle généralisé.
Dahmane Soudani


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