USA. Obama veut avoir les coudées franches

Barack Obama a prononcé, ce mardi, le traditionnel discours sur l’état de la nation. Détendu et confiant, le président américain veut s’affranchir des contraintes imposées par le congress, dominé par les républicains. Les mesures réglementaires vont monter en puissance.

 « Le président est décidé à faire de 2014, une année d’action », martèle l’entourage de Barack Obama, avant et après son allocution, d’hier, sur l’état de la nation. Désormais, l’action consiste d’abord à éviter toutes les embûches générées la guérilla institutionnelle imposée, au président américain, par l’opposition retranchée au sein du Congress.

Agacé par cette situation qui perdure, le locataire de la Maison Blanche a annoncé qu’il usera de tout son pouvoir pour s’affranchir de l’avis des représentants, afin de s’attaquer plus efficacement aux disparités économiques et aux difficultés en matière d’emploi, de salaire et de retraite. Autrement dit, au grand dam de son collègue français, Barack Obama veut s’appuyer sur l’exécutif pour soutenir la consommation comme premier levier de croissance. N’ayant jusqu’à présent signé que 168 décrets contre 200 textes réglementaires pour Bill Clinton et 213 pour Ronald Reagan, sur la même durée, Barack Obama reste le président américain, qui, depuis près d’un siècle, a pris le moins de décrets. Mais, cela risque de changer dès cette année. Tout en se déclarant prêt à travailler avec les élus de tous bords, le président Obama ajoute : « mais l’Amérique ne s’arrête pas et moi non plus ; alors partout et chaque fois que je pourrai agir sans les élus, pour donner plus d’opportunités aux familles américaines…, c’est ce que je vais faire ».

Hausse du salaire minimum

Joignant l’acte à la parole, le président américain a stigmatisé le grand écart entre les riches –les protégés des républicains- et le reste des Etats-Unis. « Ceux qui sont au sommet n’ont jamais fait mieux » alors « que même dans les domaines qui enregistrent une reprise, trop d’Américains travaillent juste pour s’en sortir », déplore-t-il, en ajoutant : « notre travail consiste à inverser la tendance ».

Dans la foulée Barack Obama annonce l’augmentation par décret du salaire minimum pour les futurs salariés, mais uniquement des services fédéraux. L’édition de bons du Trésor pour les personnes privées de retraite est également envisagée.

Côté énergie l’administration Obama veut mettre en place des mécanismes destinés à inciter les consommateurs à s’orienter vers les véhicules utilisant les énergies alternatives. En matière d’énergie, justement, les Etats-Unis seraient proches de l’autosuffisance. « La stratégie énergétique que j’ai annoncée il y a quelques années fonctionne, et aujourd’hui, l’Amérique est proche de l’indépendance énergétique », se réjouit Barack Obama. L’ère des blancs-seings donnés à certains régimes rétrogrades, au nom des intérêts stratégiques –énergie en particulier- américains, est peut-être révolue.

Nouvelles sanctions contre l’Iran : le véto de l’Amérique

Une allocution sur l’état de la nation ne peut pas faire l’économie du dispositif de couverture médicale dit Obamacare et ce d’autant qu’en si peu de temps il a été adopté par 9 millions de personnes.

Sur le plan international, Barack Obama a mis en évidence, les effets des efforts diplomatiques, soutenus par la dissuasion de recourir à la force, qui ont contribué, selon le président américain, à éliminer les armes chimiques en Syrie et ramené l’Iran à la table des négociations. Et Barack Obama de souligner que les Etats-Unis supporteront encore l’opposition syrienne qui adhère à l’agenda antiterroriste. Il a, par ailleurs, réitéré la volonté de son pays d’opposer son véto à de nouvelles sanctions contre l’Iran. Le locataire de la Maison Blanche s’est, en outre, félicité du retrait total des troupes américaines d’Irak. En Afghanistan l’option consiste désormais à maintenir des unités de soutien aux forces afghanes et d’interventions antiterroristes. Barack Obama a, en outre, rappelé le droit du peuple palestinien « à la dignité et a un État indépendant ». C’est au nom de cette même dignité humaine que les Etats-Unis continuerons « à combattre l’extrême pauvreté en Afrique », notamment à travers le développement du secteur de l’électricité.

Enfin, s’agissant, de l’Ukraine, le président américain a rappelé le droit à manifester pacifiquement.