Ennahdha semble changer de fusil d’épaule en soutenant, à présent, le financier Jalloul Ayed
Les tractations se poursuivent encore, ce lundi pour désigner un Premier ministre « indépendant ». Selon l’agence Tunis Afrique presse (TAP), aux trois candidats dont nous avions évoqué les noms hier, vient s’ajouter celui de Mustapha Kamel Nabil (65 an), un économiste, titulaire d’un doctorat décroché à l’université de Californie à Los Angeles et ancien gouverneur de la banque centrale de Tunisie (2011-2012). On ne sait pas si après le pieds-de-nez de samedi dernier, la candidature d’Ahmed Mestiri garde toutes ses chances ou se trouve altérée par la fin de non-recevoir de l’opposition.
Un scénario de Premier ministre et de vice-Premier ministre entre les deux favoris Ahmed Mestiri et Mohamed Ennaceur, avec avantage pour l’un ou pour l’autre, n’est pas à exclure. Ahmed Mestiri est soutenu par la coalition dite « troïka », composée d’Ennahdha, Ettakatoul et du Congrès pour la République (CPR). Mohamed Ennaceur bénéficie, quant à lui, de l’appui de l’opposition la plus représentative.
La rue pourrait reprendre la parole
Sachant que depuis leur rapprochement troublant d’Ennahdha, Ettakatoul et le CPR ont connu une véritable hémorragie de députés qui ont quitté les deux mouvements. À présent, le parti islamo-conservateur semble vouloir laisser tomber Ahmed Mestiri pour le banquier Jalloul Ayed.
Passé maitre dans l’art de prolonger les échéances, à cause de son entêtement, Ennahdha réussi, encore une fois, à prolonger le délai de nomination d’un nouveau Premier ministre de 36h en nourrissant, sans doute, l’espoir secret d’un report ad vitam aeternam.
Trente-six heures, c’est aussi l’ultimatum qu’avait fixé la puissante centrale syndicale UGTT aux différentes parties prenantes pour parvenir à un résultat, Sinon « je m’attends à ce que la rue se prononce », confie au quotidien La Presse le Pr Boussaïri Bouebdelli, président du Parti républicain maghrébin.
MaghNord 
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