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Syrie. L’énigme française

Par les temps qui courent, il n’y a pas que Vladimir Poutine qui est à l’offensive sur la scène internationale. La presse russe l’est également. Il y a juste quelque temps tous ce que rapportait les média russes était considéré, souvent avec condescendance par l’occident, soit comme du « réchauffé », soit comme de la démagogie, voire de la propagande. Cette page est en train d’être tournée. Alors que la chaine de télévision Russia Today a été récemment bloquée aux Etats-Unis, les journalistes de la Voix de la Russie n’hésitaient pas à interviewer le très conservateur député britannique Brooks Newmark en pleine crise syrienne en lui donnant ainsi l’occasion de tirer à boulets rouges sur le président russe.

Le dernier invité de la rédaction de ce site n’est autre qu’Éric Denécé, directeur du Centre français de la recherche sur le renseignement (CF2R). Mais contrairement au parlementaire anglais, le Français épingle sérieusement les occidentaux. « La proposition de la Russie est un grand pas en avant. Les Américains ne pourront pas la refuser, car elle permettra à Barack Obama de sortir de l’impasse politique dans laquelle il s’est retrouvé. Bien sûr, les pays occidentaux, avant tout les États-Unis et, ensuite, la France, déclarent que la proposition de Moscou a été faite sous leur pression, sous les menaces d’une intervention militaire. Personnellement, je ne partage pas cet avis. J’estime que c’est la Russie qui donne le la dans le dossier de la Syrie. C’est elle qui détermine les règles du jeu, ce qui est représente, pour tout le monde, une surprise agréable », confie le spécialiste français aux journalistes de la Voix de la Russie. Et qu’Éric Denécé d’ajouter : « Il y a de moins en moins de raisons d’entamer une opération militaire en Syrie, parce que l’ONU n’a pas rendu son rapport et il est très difficile d’imputer quoi que ce soit au régime de Bachar al-Assad. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas un secret, les experts ont expliqué plus d’une fois que, depuis 2003 ou même avant, depuis l’intervention miliaire au Kosovo, il existe une tactique vérifiée de manipulation de l’information. Il faut être extrêmement prudent dans les accusations, parce qu’aujourd’hui on accuse d’attaques le régime d’Assad et demain il peut s’avérer qu’il s’agissait des rebelles (…). Les États-Unis et la France accusent Damas d’avoir utilisé des substances illégales. Leur volonté à eux seuls ne suffit pas pour rendre les autorités syriennes coupables de ce crime. Et ils ne possèdent aucune preuve objective.

Quant à l’étrange excès de zèle de la France : « C’est un des principaux mystères de la politique internationale actuelle de la France. De la même manière que nous n’avions aucun intérêt à nous ingérer dans le conflit libyen et violer la résolution de l’ONU de 1975, nous tentons de comprendre pourquoi la France l’exige si instamment (NDLR pour la Syrie), alors que cette intervention ne lui apportera rien de bien. »

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