À propos de l’article

Avatar de MaghNord News

Information sur l'auteur

Continuous news from both sides of the Atlantic

Modification du plan de vol du président bolivien : un dangereux précédent

Selon le président vénézuélien, le changement de cap auquel était contraint l’avion d’Evo Morales « a mis en danger la vie d’un président ».

Sur simple suspicion que l’ex-agent américain de la NSA, Edward Snowden ait embarqué à bord de l’avion d’Evo Morales, l’appareil transportant le chef d’État bolivien a été détourné, mardi, de son itinéraire, en raison du refus de la France et du Portugal du survol de leurs espaces aériens. Suite à cette décision impromptue, l’appareil qui avait décollé de Moscou à destination de La Paz a dû se poser d’urgence à Vienne où il a subi des fouilles. Le changement du plan de vol en dernière minute, avait, selon David Choquehuanca, ministre bolivien des Affaires étrangères « mis en danger la vie du président Morales ». Depuis Moscou, Nicolas Maduro, président du Venezuela qui, lui aussi, venait de participer à la réunion des pays producteurs de gaz naturel, a dénoncé « une agression qui a mis en danger la vie d’un président ».

Ce fut ensuite au tour du ministre bolivien de la Défense de réagir avec vigueur…, bref, l’ire a fini par s’emparer de toute l’Amérique latine provoquant une réelle crise diplomatique. L’obligation faite à l’avion du président Morales de changer de cap en dernière minute est, en effet, un événement sans précédent. M. Choquehuanca a promis de « dénoncer cet acte devant la communauté internationale », sans en préciser les voies et les moyens. Selon bien des observateurs, la mise en danger d’autrui peut être évoquée.

Inconséquent !

« Nous croyons que ceci constitue une humiliation, non seulement pour une nation sœur, mais pour toute l’Amérique du Sud », s’indigne de son côté, Cristina Kirchner, présidente d’Argentine qui voit dans cet acte l’expression « des vestiges du colonialisme ». Douze chefs d’État du sous-continent dénoncent par ailleurs « des actes inamicaux et injustifiés » et appellent à l’organisation urgente d’un sommet en Bolivie.

Cette interdiction de survol, officiellement pour « des raisons techniques » crée un précédent dangereux. Car après tout qui sait ce que les différents aéronefs présidentiels transportent réellement, à commencer par celui que va utiliser François Hollande, demain, pour se rendre en Tunisie.

Le geste du gouvernement français « de gauche » est d’autant plus incompréhensible qu’Evo Morales, leader du Mouvement vers le socialisme, est issu du milieu syndical et qu’un haut responsable américain, cité par NBC News, avait déclaré qu’Edward Snowden était toujours à l’aéroport de Moscou.

Que vont penser les militants de l’UGTT, lorsque vendredi prochain, en début d’après-midi, le président Hollande ira se recueillir au mausolée du syndicaliste tunisien Ferhat Hached ? Quid de l’application de la réciprocité par la Bolivie et des autres pays latino-américains en matière de survol de leurs territoires ? À moins qu’on pense qu’il y a des présidents qu’on peut refouler et d’autres pas !

Tags:, , , , , , ,

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire