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Continuous news from both sides of the Atlantic

Snowden crée une ambiance glaciale entre les superpuissances

Après les critiques cinglantes de Washington, Pékin et Moscou remettent les pendules à l’heure.

Ce mardi, en visite officielle en Finlande, le président russe, Vladimir Poutine a confirmé en personne et pour la première fois, que l’ex-agent américain Edward Snowden était bel et bien en zone internationale de transit à l’aéroport Moscou-Cheremetievo. Pour le chef du Kremlin, le jeune fugitif n’a pas enfreint la loi russe. « M. Snowden est un homme libre  (…) et plus tôt il choisit sa destination finale et mieux ce sera et pour nous et pour lui » expliquait le président russe en ajoutant : « Nous ne pouvons extrader les ressortissants étrangers que vers les pays avec lesquels nous avons des accords internationaux pertinents sur l’extradition des criminels (…) Nous n’avons pas un tel accord avec les Etats-Unis (…) M. Snowden, Dieu merci, n’a pas commis de crime ».

Kerry calme le jeu

Une heure auparavant, à l’issue d’une rencontre avec Mourad Medelci, son homologue algérien, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères a estimé que les accusations formulées par les officiels américains à l’encontre de la Russie, notamment en matière de violation de la loi des Etats-Unis, étaient totalement « infondées et inacceptables ». « Il n’y a pas de fondements juridiques pour ce genre d’attitude de la part des responsables américains envers nous », assène Sergueï Lavrov.

De son côté, Pékin a jugé inacceptables les critiques dont la Chine avait fait l’objet.

En fin de journée, la tension a baissé de plusieurs crans. Depuis l’Arabie Saoudite, très pragmatique, John Kerry, le secrétaire d’État américain a tenté de calmer le jeu « Nous ne cherchons pas la confrontation », a-t-il indiqué.

Pourquoi la diplomatie américaine a-t-elle mis autant de pression sur la Chine, la Russie et l’Équateur au point d’obtenir l’effet exactement inverse de ce qui était attendu ? Les informations détenues par Edward Snowden sont-elles si importantes ?

Quelles informations détient réellement Snowden ?

Des experts ont minutieusement examiné tous les accès au site de la NSA, depuis le poste du jeune agent, mais rien n’a filtré. De son côté, Glenn Greenwald le blogueur qui a interviewé Edward Snowden pour le compte du The Guardian a révélé que l’ex-agent lui avait remis des milliers de documents et que seule une toute petite partie a été publiée. Selon The New York Times qui cite des « responsables », beaucoup de ces documents sont d’un intérêt limité pour le grand public, mais ils peuvent avoir une très grande valeur pour un service de renseignement étranger. Ils donneraient une idée assez précise des capacités de l’Agence de sécurité et de la façon d’échapper à son réseau.

Premières conséquences des révélations de M. Snowden, selon l’agence Reuters citant des « officiels », plusieurs cellules terroristes, traquées par les services américains ont commencé a modifie leurs méthodes de communication.

Snowden va-t-il partir de Russie ?

Edward Snowden va-t-il un jour quitter la Russie, pour l’Équateur comme on a tendance à le faire croire ? Rien n’est moins sûr ! Il est vrai que les dirigeants équatoriens avaient confirmé que le jeune fugitif avait formulé une demande d’asile et que les autorités du pays lui avaient fourni des documents de voyage, son passeport ayant été invalidé par Washington.  Il est également vrai qu’après son arrivée dimanche dernier à Moscou, depuis Hong-Kong,  le jeune américain avait une réservation à destination de la Havane pour le lundi après-midi, mais il n’avait pas embarqué à bord de l’avion assurant la liaison. A-t-il changé d’avis ou alors l’y a-t-on persuadé ? C’est mystère et boule de gomme !

À présent, Il se confirme que M. Snowden est toujours en zone internationale de transit  à l’aéroport Moscou-Cheremetièvo et son avenir dépend du destin que le Kremlin voudra tracer pour l’ancien agent américain. Cela dit, à bien lire entre les lignes, dans sa déclaration de ce mardi, Vladimir Poutine, considère que M. Snowden n’est pas un criminel et que la Russie n’a aucun accord d’extradition avec Washington. En clair, s’il choisissait la Russie pour « destination finale » Moscou ne verrait pas d’inconvénient et ce d’autant, les spécialistes en matière de sécurité et d’exfiltration qui se sont succédés, sur les plateaux de télévisions, depuis dimanche dernier, sont unanimes pour dire que mettre la main sur l’ancien agent secret, depuis le territoire russe, même avec le concours de services de pays alliés n’est pas envisageable.

En tout cas, au point où en sont les choses, si M. Snowden détient réellement des informations ultra-sensibles, l’objectif de Washington est, non seulement de le capturer et de le juger, mais de tout faire pour que ces informations n’aillent pas ailleurs ;  ce qui peut-être est déjà le cas.

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