Économie. Les retombées économiques des révélations de Snowden

L’agence de Moody’s revoie, à la baisse, la notation de certains groupes américains, intervenant dans l’activité sensible.

Moody’s revoit la note des sous-traitants à la baisse (photo Dahmane Soudani)

Après l’affaire de l’ex-agent Edward Snowden, le général Keith Alexander, le patron de la National Security Agency (NSA) a laissé entendre, mercredi dernier, qu’un sérieux tour de vis allait être donné à la sous-traitance dans les activités classées hautement sensibles. La sélection des agents détachés par les différents opérateurs va être plus contraignante. Des conditions plus drastiques vont être imposées la sous-traitance dont l’activité risque, par ailleurs, d’être fortement réduite. «Nous allons certainement avoir une législation qui va limiter ou empêcher les contractuels de manipuler des données hautement sensibles ainsi que les données techniques », avait expliqué dernièrement la sénatrice californienne Dianne Feinstein, présidente de la commission du renseignement du Sénat, citée par The New York Times. Autant dire que dans ces activités au moins, c’est un vrai requiem pour l’externalisation.

Tarissement des sources de profit

Du coup, les entreprises privées intervenant dans les secteurs de la Défense, spécialement avec les services de sécurité et de l’intelligence qui risquent de voir leurs carnets de commandes se dégarnir sérieusement, ont été placées, par l’agence de notation américaine Moody’s, en crédit négatif. « Les coûts associés à l’examen supplémentaire pour l’embauche de contractuels pour la défense et des modalités de surveillance plus strictes sur le travail externalisé vont réduire le potentiel de profit pour les ressources tirées du secteur de la Défense déjà sous pression en raison de la sequestration –NDLR réduction automatique des dépenses fédérales en l’absence de nouvelles ressources- et des autres changements intervenus dans les passations des marchés du gouvernement fédéral », souligne Moody’s.

Les sociétés et groupes concernés s’appellent Booz Allen, TASC Inc. (B2 stable), SI Organisation, Inc. (B3 stable), Scitor Corporation (B2 stable), Sotera Defense Solutions, Inc. (Caa1 négatif), Six3 Systems Inc. (B2 stable), SAIC, Inc. (A3 révision à la baisse) et SRA International, Inc. (B2 négatif). Par ailleurs, d’autres compagnies comme Lockheed Martin Corporation (Baa1 stable), General Dynamics Corporation (A2 stable) et Northrop Grumman Corporation (Baa1 stable), bien que bénéficiant « d’une base d’activité nettement plus large et de contrats plus diversifiés », seront, elles aussi exposées à l’évolution de l’activité hautement sensible.

D. S.