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Turquie. 3 morts et 4 785 blessés en 9 jours

Le Premier ministre fouettard aux relents sultanesques revendique le droit de recourir à la répression.

Depuis le début de la semaine, pour ne pas heurter les oreilles chastes de certains de ses alliés, le gouvernement turc ne diffuse plus de bilan sur le nombre de blessés, suite aux manifestations qui secouent le pays, depuis maintenant une dizaine de jours. Le compteur gouvernemental s’était alors arrêté à 300 blessés, mais par le simple recoupement d’informations, tout le monde a compris que ce chiffre n’avait rien à voir avec la réalité.

Depuis, le syndicat des médecins turcs qui a pris la relève, parle de 3 morts –deux manifestants et un policier- et de 4 785 blessés en 9 jours.

« L’arrêt immédiat des manifestations », cette exigence est martelée comme un leitmotiv, par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui se révèle être un véritable dirigeant fouettard. Après son retour, jeudi soir, d’une visite officielle au Maghreb, son parti AKP (Parti de la justice et du développement) lui a organisé une contre-manifestation sur mesure. Vandalisme, extrémisme, violence, minorité…, les autres ingrédients du discours du Premier ministre turque n’ont plus de prise sur l’opinion au vu de l’ampleur de la contestation qui, à présent, outre Istanbul, Ankara et Izmir, touche d’autres régions du pays.

M. Erdogan a également tenté de botter en touche en comparant, son voisin, le président syrien Bachar El Assad à Kadhafi, mais la recette ne fonctionne pas non plus. Sur ce point, la télévision syrienne l’a d’ailleurs immédiatement renvoyé dans ses cordes en le qualifiant de « fasciste ».

La Sublime Porte contre le Khalifa

À présent, de leur côté, les manifestants revendiquent ouvertement la tête du Premier ministre aux relents sultanesques. Suite aux sévères critiques des dirigeants de l’Union européenne et de certaines organisations internationales, celui-ci se contente curieusement dénoncer un « deux poids, deux mesures » en matière de possibilité de recours à la répression.

À l’inverse, alors que le pays est ébranlé par ce qu’on peut désormais qualifier de soulèvement populaire, le vocabulaire d’apaisement est toujours banni du répertoire discursif de M. Erdogan.

Le Premier ministre devra assister, ce samedi à une réunion des cadres de son parti à Istanbul, la ville où la contestation avait démarré, il y neuf jours et où elle demeure la plus forte. Manque de pot pour lui, c’est ce week-end que les manifestations risquent d’être les plus importantes.

Du côté des Emirats du Golfe qui sont en compétition de leadership sur le monde arabo-musulman, contre Ankara – avant de régler leur propre compte-, c’est silence radio. La Sublime Porte ne semble pas résister au son sonnant et trébuchant du makhzen du chimérique khalifa.

Cela dit, New York où une manifestation contre la répression en Turquie est prévue pour demain dimanche, a décidé de donner de la voix au vent d’émancipation qui souffle sur le Bosphore.

Dahmane Soudani

 

 

 

 

 

 

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