Après le placement vendredi dernier de Christine Lagarde, par la Cour de justice de la République (CJR) sous le statut de témoins assisté, le juge arbitral et ancien président de la Cour d’appel de Versailles Pierre Estoup et Me Maurice Lantourne, avocat de Bernard Tapie ont été, à leur tour, placés en garde à vue, dans les locaux de la brigade financière, lundi pour le premier et aujourd’hui, mardi, pour le second. Les enquêteurs soupçonnent les deux magistrats d’avoir entretenu des relations professionnelles soutenues qui auraient pu fausser la décision rendue par le tribunal arbitral en 2008 dans l’affaire Tapie-Crédit lyonnais.
Âgé de 86 ans, Pierre Estoup était l’un des trois juges qui avaient alors pris la décision permettant à Bernard Tapie, soutien inattendu de Nicolas Sarkozy en 2007, d’empocher la bagatelle de 403 millions d’euros.
Le tribunal arbitral était également composé de Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel et de l’avocat Jean-Denis Bredin.
À présent, deux pistes de dessinent assez clairement. D’une part les enquêteurs ne désespèrent pas de trouver des traces d’instructions données par l’Élysée à Bercy au moment du choix de la procédure d’arbitrage, d’autre part, l’État se montre de plus en plus pressant pour un recours en annulation de la décision prise en 2008.


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