Les chiffres donnent le vertige. Riadh Ben Aissa, ancien vice-président de la division construction du groupe canadien d’ingénierie SNC-Lavalin, actuellement sous les verrous en Suisse, aurait détourné la coquette somme de 41,84 millions de dollars canadiens. L’information vient de la Gendarmerie royale du Canada –citée par Radio Canada- qui mène une enquête sur l’ancien cadre du consortium montréalais, à la demande des autorités judiciaires helvétiques.
La justice suisse soupçonne Riadh Ben Aïssa de corruption et de blanchiment d’argent. Le mis en cause aurait transféré la somme de 160 millions de dollars à des comptes d’entreprises implantées hors des frontières du Canada et sur lesquelles il avait autorité. De cette somme l’ancien dirigeant du groupe québécois aurait soustrait près de 42 millions qui lui avaient servi, entre autres à acquérir des biens immobiliers à Paris, Genève, Monaco, Tunisie et à Montréal.
Une autre partie des montants transférés à l’étranger aurait servi à corrompre des dirigeants étrangers dont les enquêteurs n’ont pas encore dévoilé les noms.
Près de 6 millions de dollars ont, par ailleurs, servi à graisser la patte à Slim Chibou, gendre de l’ancien dictateur tunisien Ben Ali, entre 2001 et 2010.
En 2009, la firme québécoise ambitionnait de décrocher le projet de réalisation et de gestion du port en eaux profondes d’Enfidha en Tunisie. Avant le lancement des travaux, la réalisation de ce projet était estimée à 1,4 milliard d’euros. Une année plus tard, associé à l’Italien Ansaldo Energia, SNC-Lavalin avait obtenu, des autorités tunisiennes, la conception et la réalisation d’une centrale thermique à gaz à Sousse (Tunisie) pour un montant de 340 millions de dollars canadiens.
D. S.


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