Les explosions semblent avoir visé le cœur du patriotisme américain.

C’est non loin de Berklee Collège of Music que se sont produites les deux déflagrations (photo Dahmane Soudani)
Trois morts dont un enfant de huit ans, plus de 130 blessés dont une trentaine transférés aux différents hôpitaux sous un code rouge, ce qui signifie que leurs vies étaient en danger. C’est malheureusement le terrible bilan des tragiques explosions survenues, hier (lundi), durant les compétions du 117e marathon de Boston ; un évènement qui devait être juste une fête du sport, sans pratiquement aucun enjeu financier.
Au-delà de ce douloureux et incroyable constat, vu le nombre d’engins mortels qui ont explosés ou furent –ou supposés avoir été- désamorcés par les artificiers et la planification de leurs emplacements et des moments de leurs explosions (1), sans aucun doute pour faire le plus de victimes et de dégâts matériels possibles, la thèse d’un acte isolé semble ne pas tenir la route. À ce titre, lors de sa brève intervention de lundi, Barak Obama lui-même laisse entrevoir l’idée de plusieurs auteurs présumés.
Par ailleurs ce marathon qui est un symbole, est accueilli par une citée au passé tout aussi symbolique, tant il est chargé d’histoire. The Marathon est organisé à l’occasion de la grande fête locale Patriots’ day –comme la journée des patriotes- Et il se déroule dans une ville qui, plus que tout autre, symbolise le patriotisme américain, notamment en raison du rôle qu’elle a joué durant la Révolution (1775-1783) contre l’occupant anglais.
Des bombes contre le premier coup de fusil pour la liberté
Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, avec Philadelphie, Boston fut le principal centre d’édition au service des patriotes américains. La capitale du

C’est de cette manière que les patriotes avaient donné l’assaut, à Boston, en 1775 (photo Dahmane Soudani)
Massachussetts et sa région furent surtout les lieux où se déroula la première vraie bataille des insurgés américains, celle de Lexington et Concord, contre les Anglais et qui tourna à l’avantage des combattants patriotiques. Hasard des évènements, cette bataille s’était déroulée, le 19 avril 1775. Elle marqua le début du siège de la capitale de The Bay State (Boston) par la résistance qui durera, plus d’une année, jusqu’au 17 mars 1776. C’est parce qu’aux Etats-Unis, on suppose que le premier coup de fusils tiré, au nom de la liberté, à Lexington et Concord, a été entendu de par le monde –The shot heard round de world– que le marathon de Boston veut associer des compétiteurs de toute la planète.
En remontant un peu plus dans l’histoire, c’est à Plymouth dans le Massachussetts, au sud de Boston que les Pères Pèlerins (The Pilgrims), à l’origine de la grande tradition américaine de liberté de culte, avaient établis leur première colonie en 1620. The Pilgrims et le Massachussetts sont à l’origine de la plus grande fête familiale, de grâce et de prière des Etats-Unis –actée comme telle par George Washington en 1789-, Thanksgiving, célébrée tous les quatrième jeudis du mois de novembre.
Tous ces éléments donnent à penser que non seulement, les explosions du lundi 15 avril étaient l’œuvre d’une organisation criminelle, mais qu’elles avaient été planifiées, par des personnes ou groupes de personnes qui tout au moins, étaient bien informés du déroulement du Marathon et de sa symbolique. Les auteurs ces actes d’une lâcheté inqualifiable étaient animés par la volonté de tuer le maximum de personnes innocentes, de causer le plus de dégâts matériels possibles, de provoquer le maximum de meurtrissures psychologiques et symboliques, mais aussi de faire parler de leurs actes odieux. Insensé et inacceptable !
Dahmane Soudani
(1) Nous tenons à préciser que les deux explosions étaient survenues à 12 secondes d’intervalle et pas à 2 secondes, comme ça avait été rapporté hier.


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