Péninsule de Corée. L’empire du Milieu remet la balle au centre

« Nous sommes opposés à des propos provoquants et les actions venant de n’importe quelle partie et visant à créer des troubles aux portes de la Chine ne seront pas tolérées. » Wang YI, ministre chinois des Affaires étrangères.

« Aucun pays ne devrait être autorisé à plonger une région et à plus forte raison le monde dans le chaos par égoïsme », a déclaré, ce dimanche, Xi Jinping au forum économique annuel de Boao dans l’île méridionale de Hainan. Le président chinois s’exprimait devant un parterre de grands acteurs économiques, venus du monde entier et plusieurs chefs d’États et de gouvernements ainsi que Christine Lagarde, directrice générale du FMI.

Aucune des parties concernées par la tension qui règne, depuis près d’un mois, dans la région nord pacifique n’est clairement désignée par ces remontrances de Pékin, mais Washington a des raisons de ne pas se sentir visée. Et pour cause, le Pentagone a choisi de jouer l’apaisement. Plusieurs média ont, en effet, rapporté, peu avant cette sortie du dirigeant chinois, que les Etats-Unis avaient reporté un essai de missile balistique intercontinental à ogive nucléaire de type Minuteman 3 dont le lancement, depuis la base aérienne de Vandenberg en Californie, était prévu pour la semaine prochaine.

Le Pentagone joue l’apaisement

« Selon un responsable américain de la Défense, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a décidé ce report afin d’éviter que l’essai puisse être considéré comme exacerbant la crise en cours avec la Corée du Nord», édite le Journal de Montréal. «Nous voulons éviter une mauvaise perception ou une manipulation, a ajouté ce responsable, précisant toutefois que les États-Unis restaient «engagés à tester (leurs) missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) pour garantir un arsenal sûr, fiable et efficace», détaille le quotidien montréalais.

Une importante réunion prévue à Washington, pour 16 avril prochain entre Martin Dempsey chef d’état-major interarmées américain et son homologie sud-coréen le général Jung Seung-J a également été annulée.

« Nous sommes opposés à des propos provoquants et les actions venant de n’importe quelle partie et visant à créer des troubles aux portes de la Chine ne seront pas tolérées » avait averti pour sa part, samedi dernier, Wang YI, ministre chinois des Affaires étrangères.

Malgré sa poussée d’urticaires, provoquée par l’agitation de Pyongyang, la Chine ne prend pas une position tranchée. Peut-être parce que Pékin connaît-elle trop bien son protégé. Il semblerait en tout cas que l’inflation verbale des dirigeants nord-coréens est totalement déconnectée de la réalité de l’activité militaire sur le terrain. Au pire, on s’attend –vers la mi-avril- au tir d’essai d’un autre missile équivalent à celui propulsé dans l’espace en décembre dernier.

Dahmane Soudani